Trois jours chez ma mère de François Weyergans, Grasset, 280 pages, 17€

François Weyergans, alias Weyergraf (ou l'inverse) fait lambiner son éditeur depuis 8 ans pour écrire son prochain livre. L'idée de départ est celle d'un écrivain cinquantenaire qui décide, un beau jour, d'annuler tous ses rendez-vous et de se rendre chez sa mère, dans le sud de la France, afin de faire le point (d'interrogation ?) sur lui, sa vie, son œuvre… De là l'auteur nous balade de digressions en éruditions, reculant toujours davantage l'échéance du départ  et l'heure du tain, gare de Lyon. C'est finalement suite à une mauvaise chute de sa maman dans son jardin que l'auteur se rend à son chevet dans l'émotion et la ferveur que peut susciter l'idée de voir partir un être cher.

François Weyergans devrait se mettre au Blog (si c'est déjà fait merci de me communiquer son adresse), il y excellerait et ses lecteurs prendraient plaisir à picorer quelques incongruités savantes dans un style plein d'allants, avec beaucoup d'humour autour. Ainsi, savez-vous que pour le moines Bouddistes, les pets, sonores et odorants, peuvent être source de méditations ? Pour autant, question roman, on reste un peu sur sa faim et on se prend à reprocher l'efficacité d'un plan média bien plus redoutable que celui de Houelbecq pour obtenir le Goncourt. Néanmoins, je ne voudrais pas être trop dur avec François Weyergans dont le livre précédent, Franz et François, m'a donné l'un de mes plus grand bonheur de lecture et je pèse mes mots. Je confirme les propos de Delphine, la femme de François Weyergans, alias Weyergraf (ou l'inverse) ; " tu fais pleurer tout le monde ".