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l'éternité plus un jour
26 février 2006

Intermittents du spectacle: Levez-vous Monsieur le Ministre!

Je n'ai pas regardé la retransmission de la soirée des Césars. Mais la lecture du papier de Carlos Gomez dans le Journal du dimanche donne à penser que le traditionnel spectacle assuré par ceux qui se targuent de défendre les intermittents du spectacle ressemblait fort à celui des années précédentes: une scène prise d'assault de façon subreptice et spectaculaire par une poignée de fanatiques, un message revendicatif et vindicatif lu face à une salle bienveillante et devant un ministre de la culture assis au 5ème rang, enfoncé dans son fauteuil d'orchestre. "Renaud Donnedieu de Vabres ne pouvait que nerveusement réajuster son noeud de cravate. En guise de défense, un rictus figé coupait alors son visage en deux". Cette scène immuable se répête depuis des lustres. Elle a affecté tous les ministres, de droite comme de gauche. A chaque fois, la communication est à sens unique. Les représentants des intermittents prennent d'autorité la parole. Ils assènent un discours sans nuance et s'offrent à peu de frais une audience gagnée par l'empathie nourrie des applaudissments de la profession et du message de soutien de quelques stars. Le rituel est tel que depuis quelques années les modalités pratiques de la prestation sont complaisamment négociées avec les organisateurs de la soirée. Bien entendu, le ministre en est la risée: "deux ans et demi que le Ministre nous balade". Le Ministre rit jaune, écoute et se tait, laissant passivement passer l'orage.

A celui qui sera en situation la prochaine fois, j'aimerais faire une suggestion pour sortir de cette routine démagogique et anti-démoratique. Qu'il se lève et réponde enfin! Sortant prestemment de son siège, il traverserait la travée. S'avançant vers la scène, ll y monterait d'un pas décidé, s'emparerait du micro pour, à son tour, dire sa vérté et rappeler le fonds du problème (1): Comment faire pour permettre à toujours plus d'artistes et de techniciens du spectacle de bénéficier d'une indémnisation au chômage dans un cadre dérogatoire privilégié et sans qu'ils en assument le financement?

Certes, l'exercice est difficile, mais il ne manquerait pas de courage et de panache, autant de valeurs qui sont demandées aux hommes politiques.

(1) Pour celles et ceux que la question intéresse, je vous recommande le billet de Pierre-Michel Menger (© Telos-eu Agence intellectuelle)

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