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l'éternité plus un jour
27 août 2006

Le retour de Jospin

Une larme à l'oeil et l'émotion dans la voix, suffiront-elles à Lionel Jospin pour devenir le champion des socialiste lors de l'élection présidentielle de 2002?

Indéniablement, l'ancien Premier ministre a retrouvé une place de choix dans son parti. Par un accès de sincérité qu'on ne lui connaissait pas il aura marqué les esprits à l'université d'Eté de La Rochelle en revenant à 2002 et au coup de tonnerre fatal qui l'amena à se retirer (provisoirement?) de la vie politique.

Pour autant, à l'explication qu'il a donné de son retrait on préférera son aveu sur la façon dont il a mené campagne: "je me suis senti un peu trop souvent en pilote automatique" a-t-il déclaré. En rappelant la difficulté de se porter candidat à l'élection présidentielle tout en étant au Gouvernement, Lionel Jospin nous renvoit fortuitement à la situation qu'aura à gérer Nicolas Sarkozy.

Car au delà de ce témoignage qui semblait attendu des socialsites pour pouvoir clore le deuil de 2002, Lionel Jospin aura davantage fait sensation par ses explications du passé que par les perspectives qu'il serait capable d'incarner pour sa famille politique et pour La France. Et puisqu'il est dit qu'il faut désormais les opposer, son discours de la méthode n'avait rien à envier à la vacuité du désir d'avenir proposée par Ségolène Royal.

Le retour de Lionel Jospin a le mérite de décanter les choses et, même s'il est trop tôt pour le dire, il réduit considérablement les options offertes aux militants socialistes. Deux logiques vont entrer en confrontation. La première, incarnée par Ségolène Royal veut croire à la dynamique de l'opinion publique. A la confiance populaire doit s'adjoindre la confiance militante. Si d'ici deux mois, à l'échéance où les socialistes devront choisir leur champion pour affronter la droite, elle maintient sa côte de popularité au zénith, les militants - du moins ceux pour qui l'essentiel est de gagner la présidentielle avec effet d'entraînement poour les échéances suivantes - devront y réfléchir à deux fois avant de l'évincer. La seconde serait désormais défendue par Lionel Jospin qui du coup préempte la place de challenger de la Présidente de Poitou-Charentes. Il va ainsi reléguer Fabius, DSK et Lang au rang d'accessoire, sauf à ce que ceux-ci décident de prendre le risque de la division en même temps que celui du ridicule. Cette logique s'en tient aux fondamentaux d'un jeu politique, soumis aux artifices d'appareil d'un Parti socialiste sous influence des courants et des équilibres entre éléphants.

Au delà de leur scrutin interne dont les péripéties vont animer la vie politique jusq'au 16 novembre, les socialistes sauront-ils se retrouver? Il en est un qui doit préparer le coup d'après, celui de la synthèse. A défaut d'être le prétendant désigner à la "lutte finale" du 6 mai 2007, François Hollande peut être le faiseur de roi, ou de reine, et transformer une rivalité aujourd'hui bien vite proclamée, en ticket gagnant pour 2007.

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