Le retour d'Alain Juppé
Décidément, Alain Juppé n'a pas changé. Il nous revient - mais était t-il vraiment parti? - comme avant, avec certitude et rectitude. Au nom de ses ambitions inassouvies et d'un bon droit qu'il s'arroge sans vergogne, L'ancien Premier ministre, alias "le meilleurs d'entre nous" d'après Jacques Chirac qui sait jauger les bestiaux, obtient, parce qu'il l'a demandée, la disssolution du Conseil municipal de Bordeaux.
Pour Alain Juppé, la dissolution est une vraie marque de fabrique. On se souvient du pitoyable précédent de 1997, où le Président de la République sous influence/dépendance de son Premier ministre avait renvoyé les députés pour convenance personnelle. Aujourd'hui, c'est une redite à l'échelle locale. La politique au buldozer et pousse toi de la que j'm'y mette, les électeurs n'ont qu'à suivre. Et dire que certains démissionnaires du Conseil municipal de Bordeaux osent parler "d'honneur" et de "parole" pour expliquer leur geste.
Il n'est pas question de minimiser le triste sort fait à Alain Juppé qui avec sa condamnation a certainement servi trop facilement de bouc émissaire. Il s'est d'ailleurs acquitté de cette tâche avec dignité et courage. Pour autant, cette épreuve aussi douloureuse qu'elle ait pu être ne l'exonère pas des règles élémentaires d'une pratique démocratique moderne qui devrait pouvoir s'émanciper du fait du prince et d'un autoritarisme désué. Non, Alain Juppé n'a pas changé.
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