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l'éternité plus un jour
7 septembre 2006

Plein gaz à l'Assemblée nationale

C'est parti pour un nouveau et dernier round parlementaire avant les élections présidentielles. Et c'est un sujet d'envergure qui ouvre les hostilités avec un projet de loi relatif au secteur de l'énergie. Ce n'est jamais que le troisième de la législature parmi lesquels figure une loi d'orientation, adoptée l'année dernière et censée prévoir la stratégie énergétique de notre pays pour les vingt années qui viennent. Il y a de quoi s'interroger sur la manière de légiférer à l'emporte pièce et à courte vue.

L'autre critique pouvant être émise, c'est le choix d'une session extraordinaire en septembre, mois traditionnellement dévolu à une rentrée sociale plus ou moins chaude en fonction de l'activisme syndical. Pour l'instant celui-ci semble plutôt atone, mais il pourrait bien se réveiller. N'aurait-il pas mieux fallu discuter ce texte en juillet quitte à aller jusqu'au bout de l'obstruction organisée par l'opposition, les députés dussent-ils siéger tout l'été?

Car s'agissant d'obstruction, on est en plein dedans, voir en plein délire. Les socialo-communistes n'ont pas lésiné sur le dépôt des amendements et sont déterminés à jouer la montre par tout moyens y compris les plus farfelus comme la demande du groupe communiste de formation de l'Assemblée en Comité secret (article 51 du règlement de l'Assemblée nationale). Même Authuel n'avait imaginé pareil subterfuge.

Reste que la tactique choisie par l'opposition semble mal perçue par l'opinion. Elle risque d'occulter les questions qui se cache derrière ce projet de loi et la première d'entre elle: Quel est l'avantage du rapprochement exclusif de Gaz de France et de Suez séparé d'EDF et de tout autre partenaire européen de type ENEL, dans le cadre d'un marché de l'énergie organisé au niveau de l'Union européenne?

Car une fois de plus, c'est l'Europe qui est en question. Elle a pressé les Etats d'ouvrir les marchés de l'énergie à la concurrence sans pour autant faciliter l'émergence d'entités européennes suffisamment puissantes et strcturées pour assurer à l'Union la sécurité de son approvisionnement à des prix compétitifs. De ce point de vue, il est difficile de comprendre les raisons pour lesquels Enel ait pu être identifié comme un repoussoir tel que le Premier ministre de la France, dans une certaine improvisation, se soit cru obligé, un samedi de février 2005, d'invoquer "le patriotisme économique" pour justifier la rapprochement d'une future ex-entreprise publique française et d'un groupe Belge. Aujourd'hui le patriotisme économique a fortiori dans l'énergie, c'est au niveau européen qu'il se situe.

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