Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
17 septembre 2006

L'esprit de réforme réduit à l'approche de l'élection.

Au même titre qu'un certain nombre d'aliments réduisent à la cuisson, certains sujets de réforme perdent de leur consistance à l'approche des élections.

Récemment, François Fillon a donné un exemple parfait de la façon dont ce types de sujet, en souffrance depuis des décennies, entraîne, tel un Alaka selzer,  une certaine effervescence des débats. Il a déclaré que la réforme des régimes spéciaux de retraites devrait être la priorité du prochain quinquennat. L'enjeu de ses dispositifs qui se fonde sur une inégalité patente en ce qu'il sont financés par le plus grand nombre au profit de quelques uns, est connu depuis que l'avenir des retraites agit comme un épouvantail sur notre classe politique. Qu'on se souvienne de la phrase de Michel Rocard lorsqu'il était aux affaires: "Un problème qui a de quoi faire sauter deux ou trois gouvernements". Jamais précepte ne fut si bien compris par nos élus et si bien partagé entre la gauche et la droite au cours des vingt dernières années. Il faudra attendre Jean-Pierre Raffarin qui quoi qu'on en dise, aura eu le courage de s'attaquer au dossier avec la réforme de 2003.

Or donc, la réforme des régimes spéciaux de retraites restent à faire. Tout le monde le reconnaît. C'est inévitable du seul point de la démographie. Et pourtant, François Fillon a soulevé contre lui une terrible bronca y compris dans son propre camp politique. Ou comment maintenir un vrai sujet de réforme, certes difficile à faire passer, à l'état de tabou qu'il faut d'urgence mettre de côté par des précautions méthodologiques en appellant, comme toujours à la concertation, au dialogue et au temps qui passe.

Autre sujet qui défraie la chronique, celui de la carte scolaire. En échos à un modèle social déliquescent, l'éducation nationale est loin de satisfaire au respect des valeurs républicaines; égalité et fraternité. Là aussi, le constat est largement partagé. Mis en place à partir de 1963, la carte scolaire, si tel était son but, n'aura pu éviter que les écarts se creusent depuis près de trente ans entre les ZEP et le reste de la France. Mieux vaut être dans le reste de la France. C'est pourquoi, Nicolas Sarkozy considère qu'elle participe de la déficience de notre système éducatif. Là aussi, beaucoup pensent comme lui, y compris au sein du corps enseignant et dans l'opposition. 30% de profs la contourneraient au profit de leur progéniture. Quant à Ségolène Royal qui a développé quelques idées justes sur l'école, elle défend, "dans l'idéal", sa suppression. Là aussi, comme pour les régimes spéciaux de retraite, ces déclarations ont suffi à mettre le microcosme syndicalo-politicomédiatique en ébullition. La conséquence en est que le débat est édulcoré au lieu d'être relevé.

Les prémices du grand rendez-vous électoral de 2007 viennent mettre un coup de projecteur sur ces questions passionnelles, vielles de trente ans. On pourrait citer d'autres exemples comme la situation des étranges en situation irrégulière, le financement de la protection sociale ou celui de la dette. Mais une fois encore, c'est la polémique qui risque de l'emporter sur l'échange d'arguments. On va ramener ces enjeux à des postures idéologiques surannées qui empruntent à des clivages politiques dépassés. Plutôt que de poser les vrais questions de fonds sans anathème, on masque les enjeux par des propos accusatoires à l'encotre d'un adversaire politique dont les idées vont semer la terreur et le malheur dans tout le pays.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité