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l'éternité plus un jour
11 octobre 2006

Le barnum socialiste

En page 3, le Monde rend compte des négociations entre les staffs des candidats à l'investiture du Parti socialiste pour l'organisation de leurs confrontations télévisées et des meetings devant les adhérents du PS. C'est surréaliste d'exigences, de sophistications et de réglementations.

On est un peu surpris de cet excès de zèle procédurier et ce maniérisme pointilleux entre camarades. On est loin de la simplicité d'un Parti qui tire sa force d'un militantisme pratiqué dans des sections locales se réunissant dans un arrière fond de salle polyvalente enfumé. Mais pour ce qui est de sélectionner leur champion, les socialistes voient les choses en grand et préfèrent se donner des gages de modernité.

Cette mascarade appelle plusieurs remarques qui valent questions. Et comme l'on sait, poser une question c'est déjà y répondre.

La première remarque porte sur son impact médiatique . Dans son principe, le processus organise un vase clos à l'intérieur duquel la famille socialiste va s'écharpé pendant des semaines pour choisir son candidat. Par sa nature partisane, cet exercice appelle une certaine confidentialité. Les français qui n'adhèrent pas au PS, n'ont a priori qu'un faible intérêt pour ses luttes intestines. Par surcroît, il n'ont pas voix au chapitre. Pour eux, le vainqueur de la primaire ne sera qu'un présidentiable parmi d'autres. Or quoi quand disent les chaînes parlementaires(1) les primaires socialistes reçoivent le label du spectacle médiatique national et les chaînes de télévision généralistes auraient bien aimées l'accueillir dans leur prime time. Au delà de savoir si le candidat socialiste sortira renforcé de ces primaires aux yeux de l'opinion, cette médiatisation outrancière jouera-t-elle en sa faveur lors du 1er tour de l'élection présidentielle qui reste tout de même l'échéance cruciale?

Le deuxième remarque concerne les limites de l'exercice du fait des règles que se sont fixées les socialistes. Les trois candidats en lice n'ont pas le même avis sur ces confrontations fraternelles censées évaluer leur potentiel pour mieux les départager. Ségolène Royal y va à reculons. Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn y sont plutôt favorables. Il a donc fallu faire la part des choses et trouver un compromis minimum. Il y aura bien confrontations mais pas d'échange. Ainsi, les trois vedettes ont interdiction formelle de s'interpeller. Soumis aux mêmes questions, il ne pourront pas réagir à leurs réponses, affirmations, engagements ou positions respectives. Peut-on alors encore parler de débat politique?

Enfin la dernière remarque sera pour s'inquiéter du coût de ce barnum. Chacun des candidats disposent d'une escouade de communicants dont les émoluments sont inversement proportionnels à la rareté de leur travail puisque celui-ci se limitent souvent aux périodes électorales. Les confrontations télévisées vont mobiliser un studio, des techniciens et des journalistes. Bien qu'il soit malséant de lésiner sur le coût de la démocratie, la question vaut d'être posée s'agissant de qui va payer quoi. Ainsi, ces dépenses somptuaires seront-elles comptabilisées dans le compte de campagne du candidat socialiste?

(1) Les débats "les confrontations indirectes comparatives" pour reprendre la définition du Président de La Chaîne Parlementaire, seront retransmis sur La Chaîne Parlementaire et Public Sénat. Puisque l'occasion m'est donnée de dénoncer le caractère inique de ces deux chaînes, je le fais! Comme s'il revenait au Parlement de financer des chaînes de télévision.

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