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l'éternité plus un jour
18 octobre 2006

Le barnum socialiste: acte I

Il aura finalement eu lieu ce vrai-faux débat et il convient d'abord de saluer la performance physique des trois candidats. Rester plus de deux heures debout, c'est fort! Sur le fond, la prestation fut de bon niveau et a montré que nous n'avions pas affaire à des amateurs. Mais l'exercice impose une évaluation des un des autres qui appelle aussitôt une hiérarchisation.

L'enjeu essentiel tenait à la façon dont l'égérie des sondages qui font l'opinion, allait passer la rampe et le reste n'avait pas beaucoup d'importante en fait. Ségolène Royal a tenu son rang, toujours en altitude et dans l'évanescence des choses. Les Pôles de compétitivité, par ailleurs lancés par la majorité actuelle, parlent-ils aux vrais gens? Car, contrairement à ce qu'en disent les vieux barbons du commentaire politique (le plateau animé, sur les chaînes parlementaires, par Pierre Sled après la confrontation, rassemblait l'amicale des retraités de la carte de presse...Pitoyable!), c'est ailleurs qu'il faut aller chercher l'intérêt de cette confrontation et le gagnant n'est pas forcément celle que l'on croit. N'oublions pas que malgré le battage médiatique, ce barnum ne concernent que les militants du PS. Ce sont eux, et eux seuls qui sont décisionnaires. Il faut donc pouvoir espérer compter sur leur faculté de discernement, leur engagement et leur autonomie de réflexion.

Professeur irréprochable et promoteur, lucide autant que raisonnable, de la sociale-démocratie, Dominique Strauss-Kahn a joué une stratégie de second tour duquel il croit pouvoir sortir en vainqueur. Le plus consensuel des trois, il s'est montré affable à l'égard de ses "compétiteurs".

Rappelant qu'une élection, a fortiori présidentielle, c'est avant tout un combat, Laurent Fabius aura été le plus vindicatif parfois au risque d'humilier - certainement sans déplaisir - ses camarades à l'image de sa réplique à Ségolène Royal sur la réquisition de médecins en zone rurale. En traçant le sillon de la gauche radicale l'ancien plus jeune Premier ministre de France rappelle furieusement François Mitterrand.

Au delà de la personnalisation du pouvoir, l'élection présidentielle qui plus est avec le quinquennat, impose également le rassemblement autour d'un homme (ou d'une femme). Contrairement à ses rivaux, Laurent Fabius n'oublie pas qu'après les primaires du PS, c'est la gauche qu'il faudra réunir. Or dans cet objectif, le Parti socialiste n'aura pas la tâche facile face à cette extrême gauche de plus en plus éloignée de la raison qu'appelle une union indispensable pour la gagne. C'est ainsi qu'il faut apprécier l'outrance dans laquelle s'est placé Laurent Fabius.

François Mitterrand avait son programme commun. Laurent Fabius a sa hausse inconditionnelle du SMIC, les 35 heures et la nationalisation d'EDF, autant d'engagements qu'il aurait été bien en peine de défendre avec autant d'âpreté lorsqu'il était Ministre de l'Economie et des Finances dans le Gouvernement de Lionel Jopsin. La question est de savoir si, à l'instar de son mentor, Laurent Fabius saura gagner en crédibilité auprès du peuple de gauche...

P.S.: à retenir pour l'avenir (qui va venir vite), cette prémonition de Dominique Strauss-Kahn: "la droite arrivera désunie à l'élection présidentielle sans avoir débattu. Le PS aura débattu et arrivera unie à l'élection présidentielle". Vive le débat!

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