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l'éternité plus un jour
17 novembre 2006

Quelque chose a changé

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La victoire de Ségolène Royal dans la primaire socialiste est un événement qui donne un coup de vitalité à la politique.

Au regard du taux de participation, la qualité inédite de la compétition a su séduire l'électorat concerné (les militants du PS). Quant au score sans appel il a su mettre d'accord les candidats. Les socialistes ont la culture du débat et de l'affrontement interne, mais ils savent se retrouver pour les grandes épreuves. Les déclarations des fabusiens, de Dominique Strauss Kahn et même de Bertrand Delanoë pourtant ouvertement hostile à Ségolène Royal semblent confirmer cette qualité.

Indubitablement, la portée de l'événement est renforcée par le fait que le choix se fasse sur une candidate.

Pour la première fois en France, une femme peut devenir Présidente de la République. Ségolène Royal a su jouer de cet alibi qui porte dans un pays où le "sexe faible" est majoritaire. Au delà des apparences (qui ne sont pas négligeables loin s'en faut), elle a mis en valeur de les qualités intrinsèques de la gente féminine comme par exemple lorsqu'elle s'est exprimée sur sa victoire. Son intervention était moins emprunte d'émotion et d'éclat que de calme, d'assurance et d'apaisement. Ségolène Royal apporte un peu de douceur dans ce monde de brut. De fait, elle préempte une posture que Michelle Alliot-Marie tenterait vainement de récupérer pour la droite.

Enfin, Au delà de la féminité et bien qu'elle ne soit pas la perdrix de l'année, Ségolène Royal incarne la nouveauté. C'est sans doute ce que voulait dire Nicolas Sarkozy, quinqua comme elle, en déclarant qu'elle le protégeait. Jusqu'à présent, ils ont avancé de concert profitant d'une analyse comparative nourrie sur leur manière de faire de la politique en en appelant directement à l'opinion. Bonne ou mauvaise, dangereuse ou salutaire, cette méthode semble répondre à une attente. Ainsi elle envoie une génération au rancart, à commencer par Lionel Jospin et les éléphants du PS, mais également Jacques Chirac et, pourquoi pas Jean-Marie Le Pen.

Reste que le temps est long d'ici au premier tour de l'élection. Même si l'effondrement de Ségolène Royal espéré par certains et pronostiqué par beaucoup, y compris ici, ne s'est pas produit, la candidate socialiste va devoir maintenir le rythme. En même temps, un autre travail de rassemblement autrement plus corsé que celui du PS l'attend. Comme de bien entendu dans l'élection présidentielle où il faut agrèger une camp autour de son parti, "la madone des sondages" doit désormais sortir le PS de l'autisme dans lequel l'a placé la primaire et reconstruire l'union à gauche. Pour cet exercice, il n'est pas dit que la stratégie qu'elle a jusque là déroulée avec succès, soit suffisante et efficace.

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