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l'éternité plus un jour
23 novembre 2006

L'UMP est attendue dans le débat présidentiel

Après que l'attention ait été focalisée sur le Parti socialiste durant ces dernières semaines, va-t-on, par un heureux effet de balancier faire la part belle à l'UMP d'ici au 14 janvier prochain?

C'est peut-être le sens à donner aux décisions prises hier par l'une des plus hautes instances délibératives de ce parti. Au delà, il faut voir dans les modalités arrêtées pour le processus de désignation de son candidat, la magnanimité de ses dirigeants à l'égard des mauvaises têtes Chiraco-Villepinistes qui de manière assez pitoyable viennent de se répandre en dénonçant l'absence de débat interne et en qualifiant gratuitement le projet législatif "d'attrape-tout".

Ainsi, pour satisfaire la Ministre de la Défense, laisser place à la pseudo singularité de ses idées et respecter la force relative de ses convictions, l'UMP aménage la période ouverte aux déclarations de candidature et entend organiser plusieurs réunions publiques sous l'appellation de forums inter-régionaux.

Il n'en reste pas moins que la feuille de route ainsi posée et unanimement acceptée, sauf à penser que le Premier ministre argue de son absence à la réunion d'hier pour s'en affranchir, la séquence qu'a vécue l'UMP est une secousse, certes prévisible, mais déstabilisatrice par son inutile stérilité et son caractère dangereux.

Inutile car quoi qu'en dise l'atrabilaire et décevant François Goulard, le débat interne à l'UMP a eu lieu. Il n'ait qu'à voir l'esprit d'ouverture inédit manifesté dans l'élaboration du projet législatif.

Inutile car l'UMP, avec les décisions de son bureau politique d'hier, ne fait que conforter, en les précisant, des décisions entérinées sans coup férir, il y a près d'un an. A l'époque, les exigences portées par Michèle Alliot-Marie sur la nuance à apporter aux modalités de désignation, et non d'élection, du candidat soutenu par l'UMP et ses militants, avait été acceptées.

Mais c'est aussi un séquence dangereuse qui rappelle les beaux succès de la machine à perdre que la droite sait si bien faire manoeuvrer.

Dangereuse parce qu'elle place le parti de la majorité à la remorque du Parti socialiste et de sa popularité acquise à bon compte avec l'organisation de sa primaire. Ainsi l'UMP dans la mutation qu'elle opérée en devenant un parti de masse, s'est fait dépossédée d'une idée qui avait prévalue dès l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence.

Dangereuse aussi car elle marque un décalage avec le calendrier de la campagne qui est déjà traçé. Dès maintenant les principales têtes d'affiches sont connues et l'on sent frémir dans le pays, en même temps qu'un désir d'avenir, une aspiration à la confrontation des projets, non pas à l'intérieur des partis, mais au niveau de l'élection présidentielle. Cette aspiration au débat s'explique notamment par la frustration générée par les conditions du choix - mieux vaudrait parler de désignation - du Président de la République en 2002. C'est aussi grâce à l'effervescence de ce débat présidentiel qu'on peut espérer voir émerger une majorité d'électeurs enclins à éviter la réédition ravageuse d'un 21 avril qu'il soit à l'endroit ou à l'envers.

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Commentaires
G
L'effet de lassitude, c'est vrai. Les tires sans sommation des Chiraco-Vilepinistes après le 14, c'est vrai aussi.<br /> <br /> En même temps depuis la primaire socialiste, les chose sont bien décantée. Tous les prétendants crédibles pour le second tour de la présidentielle sont clairement en piste. Ségolène Royal, c'est fait. François Bayrou, c'est immminent. Quant à Jean-Marie Le Pen, ça va de soi. Reste le candidat naturel de l'UMP sur lequel l'offensive des Chiraco-Villepinistes sême le doute. Ainsi, il s accréditent l'idée émise par DSK lors du 1er débat avec "ses compétiteurs": (je cite de mémoire) "Au Ps, nous aurons eu un débat et nous arriverons unis à l'élection présidentielle, tandis que l'UMP n'aura pas débat et arrivera divisée au 1er tour." Nul doute que les socialistes vont l'utiliser plus que de raison d'ici le 14 janvier prochain.
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K
Je ne suis aps sûr de partager intégralement ton point de vue. Je me demande dans quelle mesure "les français" (pour ce que j'en sais) ne se contenteront pas de quatre mois de débat de fond. A en juger par la campagne référendaire, en trois mois seulement, les lignes ont le temps de bouger substantiellement. Ne faut-il pas craindre un effet de lassitude... plus grand encore ?<br /> <br /> Ce qui m'inquiète, c'est de savoir si les chiraquiens cesseront de tirer après le 14 janvier et ça, je suis loin d'en être certain.
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