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l'éternité plus un jour
24 novembre 2006

Le Pen pourra-t-il être candidat à l'élection présidentielle?

C'est la grande question qui agite les commentateurs politiques. Jean-Marie Le Pen pourra-t-il bénéficier du nombre de parrainages suffisants pour se présenter en avril 2007?

Comme toujours, dès lors qu'il s'agit du chef charismatique d'extrême droite, et bien qu'il prétende avoir passé l'âge d'entamer une carrière de dictateur, les débats prennent une tournure sulfureuse. Pour calmer les esprits et mettre un peu d'ordre dans les positions ambivalentes de certains représentants de l'UMP, ici et , le problème appelle deux points de vue.

Le premier est porté par les électeurs de Jean-Marie Le Pen. Ceux là même qui aujourd'hui sont déterminés à voter pour lui. Le sondage de ce soir les évaluent à 17% du corps électoral. C'est effectivement beaucoup au regard du score obtenu par Jean-Marie Le Pen en 2002. En même temps, c'est peu comparé à l'ensemble des électeurs inscrits, même si d'ici au mois d'avril 2007, la campagne aidant ont peu encore accorder une marge de progression au leader du Front National. On touche ici à l'un des effets pervers du scrutin du 21 avril 2002. La multiplicité de candidatures a écrasé les scores permettant d'installer la légitimité d'un présidentiable, dans le sens de celui qui peut accéder au 2ème tour, à moins de 20% des inscrits.

Reste le deuxième point de vue qui devrait être porté par tous ceux qui estiment que Jean-Marie Le Pen ne ferait pas un bon Président de la République. Nonobstant les vertueux démocrates qui déclarent la main sur le coeur qu'ils seraient prêts à mourir pour permettre à leurs opposants de défendre leurs idées, ça fait quand même un sacré majorité, telle qu'elle fut généreusement offerte à Jacques Chirac en 2002. Ce deuxième point de vue se construit sur la raison et le droit.

La raison d'abord. Une fois de plus, le leader du FN fait monter la pression autour de sa personne en invoquant l'ostracisme organisé dont il serait, une fois encore, victime. Avantageusement drapé dans la posture du martyr, il renouvelle ce qui l'avait plutôt servi en 2002. Pour autant, depuis l'élection de 1974, excepté celle de 1981, Jean-Marie Le Pen a toujours pu être candidat. Il est paradoxal qu'il puisse s'estimer menacé cette fois si alors même que les intentions de vote en sa faveur n'ont jamais été aussi hautes.

Le droit ensuite. Dans le souci légitime de renforcer la légitimité des postulants à l'élection présidentielle et d'éviter par la même des aventures personnelles anecdotiques, une règle de parrainage a été édictée, dans un certain consensus. Elle a même été renforcée par l'expérience de la pratique. Hormis la décision du Conseil Constitutionnel de modifier les modalités de publication des parrains, les règles n'ont pas changé et surtout pas le nombre requis de soutiens pour concourir, malgré les recommandations exposées par les 9 sages en introduction - deuxième paragraphe - de leurs observations sur l'élection présidentielle des 21 avril et 5 mai 2002.

Il revient donc aux grands électeurs de prendre leur responsabilité et d'assumer un choix, en fonction de ce qu'ils croient bon pour le pays. Dans ce contexte qui n'a donc rien d'inédit, Jean-Marie Le Pen est un candidat comme les autres. Le niveau de ses soutiens doit très certainement se retrouver à l'identique parmi les 36 000 maires de France et autres grands électeurs à l'élection présidentielle.

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