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l'éternité plus un jour
15 décembre 2006

Atteinte à la crédibilité de l'info

Deux informations, apparemment éloignées l'une de l'autre, viennent secouer le milieu politico-médiatique. La première provient de Belgique où la chaîne de télévision publique, la RTBF, sous prétexte de lancer le débat sur l'avenir institutionnel de ce pays, a décidé de donner à des affabulations les apparences de l'information. Sous l'emballage de la respectabilité que les journalistes sont si prompts à revendiquer, l'équipe de la TRBF a ouvertemement mis en scène un mensonge. La seconde information est française et traite d'une liaison entretenue entre un Ministre de la République plein d'avenir et une présentatrice de JT en voie de starisation.

La nature de ces deux événements, comme leur impact, n'ont pas la même force. Pourtant, elles participent ensemble de ce phénomène constant et progressif d'une crédibilité marcescente de l'information et de celles et ceux qui font profession d'en assurer le traitement.

Face à un vrai débat de fonds qui mérite précaution et raison, l'avenir institutionnel de la Belgique, la RTBF a délibérément profité d'un statut et d'une déontologie pour abuser ses téléspectateurs et jouer de sa crédulité. Après un tel événement, il sera difficile de gober en confiance la grande messe institutionnelle du Journal télévisé. A chaque information annoncée avec la gravité qui sied au drâme de notre époque et dont les télévisions se repaissent à l'envie, le téléspectateur pourra-t-il chasser le doute dans son esprit? La crise du Darfour existe-t-elle belle et bien? Et l'antisémitisme des dirgerants Iranien est-il vraiment avéré? Dès lors que des journalistes usent de l'artifice et du canular pour dévoyer leur travail, la confiance disparaît et laisse place au interprêtation les plus intéressées ou les plus folles.

Depuis longtemps, information et communication se mélangent dangereusement. Le film, Des hommes d'influence avait montré jusqu'où l'usage démoniaque de l'information pouvait se faire le complice du pouvoir. En l'occurence, il s'agissait là d'une fiction, du moins présentée comme telle nonobstant les références à la politique étrangère des Etats-Unis. De même, la manipulation des journalistes s'organisait à leur insu et dans les grandes largeurs. Dans le cas de la RTBF, ce sont les journalistes eux-mêmes qui ont abusé de leur fonction pour outrepasser leur rôle en oubliant la réalité pour faire de la fiction.

L'autre information est plus anecdotique. Elle est surtout récurrente et relance le débat sur les risques collatéraux d'une collusion sentimentale entre hommes politiques et femmes journalistes - l'inverse est plus rare. Elle pose aussi un certain nombre de questions qui sont bien recensées ici (dépêchez-vous d'y aller avant que ce billet disparaisse comme un autre divulguant justement le niveau de "complicité" qui sévit entre politiques et journalistes). Les intéressés nous diront que contre l'amour, on ne peut rien. Il n'empêche que là aussi, si, contrairement à l'histoire belge, la probité et l'intégrité professionnelle ne sont pas prises en défaut, il est facile de faire l'amalgame. Et le penser c'est déjà accréditer la méfiance et le scepticisme à l'égard des ministres et des journalistes.

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Commentaires
A
Ce qui m'inquiète dans la liaison entre Marie Drucker et François Baroin, c'est qu'elle n'est pas la première du genre. Pour entamer une liaison, il faut se rencontrer, ce qui en dit long sur l'existence de contact fréquents et réguliers entre politiques et journalistes nationaux (télévision et presse écrite). Que ce soit Béatrice Schoenberg ou Marie Drucker, elles ne sont pas "journalistes politiques", elles n'ont pas spécialement de raisons professionnelles de rencontrer des ministres et des hommes politiques...
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