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l'éternité plus un jour
30 janvier 2007

Les soutiens de Nicolas Sarkozy

Il y a peu, on a beaucoup glosé sur les soutiens de Nicolas Sarkozy estampillés show biz, milieu que l'ancien Maire de Neuilly-Sur-Seine aime à fréquenter de prés. On assiste ces derniers temps à d'autres ralliements issu d'un autre monde. C'est désormais les sphères intellectuelles qui sont touchées et lâchent au candidat de droite certains de leurs plus éminents représentants. Le dernier en date s'appelle André Glucksmann et il fait ça bien en l'écrivant dans le Monde: "Sarkozy rompt clairement avec cette droite habituée à cacher son vide derrière de grands concepts pontifiants".

Ici, on a déjà évoqué le soutien de Christian Blanc dont l'art et la manière sont intéressants: "J'apprécie sa capacité d'action. Il me semble le mieux préparé et le plus tonique pour faire face aux défis que nous allons connaître." a-t-il dit dans Le Figaro. Quelques semaines auparavant, Bernard Kouchner avait, lui aussi montré son inclination. Dans ces deux cas, on ne peut s'empêcher d'y voir une offre de service plus ou moins grossière qui appellera, une fois l'élection gagnée, une contrepartie. Peu importe la nature des soutiens pourvus qu'ils soient publics. Mis bout à bout, ils élargissent la zone d'influence du candidat et constituent un outils de campagne incontournable.

Plus récemment encore, le fameux directeur de Sciences-Po c'est également lancé dans un éloge de la parole Sarkozienne sur les questions d'éducation. "Nicolas Sarkozy a écrit des choses sur l'autonomie des universités, la réforme de la gouvernance et la professionnalisation. Les autres devraient au moins le rejoindre sur ce programme." a-t-il déclaré.

Au delà des raisons profondes, ces adhésions iconoclastes et dérangeantes pour les tenants d'une cartographie intangible de l'intellocratie politico-médiatique, mettent en exergue la capacité de Nicolas Sarkozy à ouvrir le débat et à susciter des réactions. S'agissant des intellectuels, type André Glucksmann, on ne peut s'empêcher une référence au Jacques Chirac de 1994 qui avait su trouver un concept doctrinal saillant auprès des membres d'un club de pensée parisianiste. C'est de ce cénacle, marqué à gauche, et en particulier des travaux d'Emmanuel Todd qu'était née "la fracture sociale".

Pour autant, avec Nicolas Sarkozy, la démarche est inverse. C'est lui, à partir de ses propres propositions qui suscite l'adhésion. A chaque fois, ceux qui vont vers lui expriment, pour ce qui les touchent ou les concernent, la foi d'une conversion. Sut tel ou tel point, ils se trouvent en phase avec la pensée et le discours de Nicolas Sarkozy. Et au dela, parce qu'il est allé vers en eux dans ce soucis de convaincre et de démontrer, ils voient en lui, davantage que chez d'autres, la capacité du mouvement et de l'action qui permet de donner corps à une idée, une valeur, un principe ou une méthode. Pascal Bruckner autre rallié de la dernière heure a déclaré: "On a besoin d'un candidat courageux qui prennent des risques."

Par ailleurs, ces ralliements arrivent à point et présentent deux belles opportunités en terme de timing. Tout d'abord, ils attestent de la liberté gagnée par le candidat Nicolas Sarkozy. En conclusion de son discours du 14 janvier, il avait demandé à ses amis de le laisser aller vers celles et ceux qui ne sont pas ses amis. C'est chose faîte. Par ailleurs, tandis que Nicolas Sarkozy engrange les ralliements, Ségolène Royal, avec sa stratégie inédite du débat participatif, prend le risque de se faire distancer et de laisser passer des soutiens qui auraient tout aussi bien pu lui revenir.

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Commentaires
V
La liste serait extrêmement longue des soutiens à N. Sarkozy dans la société civile. Cela tient largement au travail acharné de l'intéressé depuis 2002. Cela fait près de 5 ans qu'il fait campagne, tout Ministre de l'Intérieur qu'il est. Il a procédé à un maillage systématique de ladite société civile, observant en permanence les discours, les conflits en cours, en particulier dans les milieux intellectuels. C'est ainsi qu'il est parvenu à donner l'impression qu'il a une opinion sur toutes choses, y compris sur les questions les plus métaphysiques que puisse atteindre un politicien. Lui, par ailleurs peu cultivé, réussit quand même à donner une opinion point trop grossière sur le lien entre religiosité et citoyenneté. On croirait qu'il a lu en détail la fin du Contrat social de Rousseau, sur la "religion civile".<br /> Cela ne doit pas tromper. N. Sarkozy a su reprendre les propos des autres (en particulier des intellectuels médiatiques) et il n'est pas surprenant que les intellectuels concernés, retrouvant dans sa bouche leur langage, lui apportent leur soutien. Sans voir qu'il ne s'agit que de rhétorique sans fonctionnalité d'un point de vue pragmatique : ses propos philosophiques seront sans conséquence législative ou réglementaire. Ou peut-être lesdits intellectuels sont-ils simplement, comme tous, à la course aux places, en particulier en la situation présente de rareté des postes universitaires.<br /> MAIS CELA N'EST RIEN, EN COMPARAISON DE CE QUI REPRÉSENTE UNE VÉRITABLE HONTE DANS NOTRE RÉPUBLIQUE FRANçAISE, à savoir l'instrumentalisation systématique de la fonction publique de l'Intérieur. Imagine-t-on un Inspecteur générale de l'Education nationale devenant directeur de campagne de son ministre? Imagine-t-on les enseignants dans cette même position? Nous voyons que son directeur de campagne était il y a peu Directeur général de la Police, ce qui veut dire que le plus haut fonctionnaire de police au Ministère de l'Intérieur travaillait pour le candidat Sarkozy.<br /> Aujourd'hui, on se demande pourquoi il est toujours Ministre (dans un gouvernement, en outre, dont il est supposé ne pas être, puisqu'il paraît qu'il est un outsider qui n'a rien à voir avec les hommes politiques d'aujourd'hui... Et dire qu'il est au gouvernement, parmi les Ministres les plus importants, depuis 5 ans...). Mais hélas, tout le monde semble trouver cela normal... Tout le monde, saisi d'un profond CYNISME, estime que rien n'est plus normal que l'instrumentalisation par un Ministre de la partie de la fonction publique qu'il a en tutelle. C'est à se demander si en France, nous croyons vraiment en nos principes républicains...
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