Les soutiens de Nicolas Sarkozy
Il y a peu, on a beaucoup glosé sur les soutiens de Nicolas Sarkozy estampillés show biz, milieu que l'ancien Maire de Neuilly-Sur-Seine aime à fréquenter de prés. On assiste ces derniers temps à d'autres ralliements issu d'un autre monde. C'est désormais les sphères intellectuelles qui sont touchées et lâchent au candidat de droite certains de leurs plus éminents représentants. Le dernier en date s'appelle André Glucksmann et il fait ça bien en l'écrivant dans le Monde: "Sarkozy rompt clairement avec cette droite habituée à cacher son vide derrière de grands concepts pontifiants".
Ici, on a déjà évoqué le soutien de Christian Blanc dont l'art et la manière sont intéressants: "J'apprécie sa capacité d'action. Il me semble le mieux préparé et le plus tonique pour faire face aux défis que nous allons connaître." a-t-il dit dans Le Figaro. Quelques semaines auparavant, Bernard Kouchner avait, lui aussi montré son inclination. Dans ces deux cas, on ne peut s'empêcher d'y voir une offre de service plus ou moins grossière qui appellera, une fois l'élection gagnée, une contrepartie. Peu importe la nature des soutiens pourvus qu'ils soient publics. Mis bout à bout, ils élargissent la zone d'influence du candidat et constituent un outils de campagne incontournable.
Plus récemment encore, le fameux directeur de Sciences-Po c'est également lancé dans un éloge de la parole Sarkozienne sur les questions d'éducation. "Nicolas Sarkozy a écrit des choses sur l'autonomie des universités, la réforme de la gouvernance et la professionnalisation. Les autres devraient au moins le rejoindre sur ce programme." a-t-il déclaré.
Au delà des raisons profondes, ces adhésions iconoclastes et dérangeantes pour les tenants d'une cartographie intangible de l'intellocratie politico-médiatique, mettent en exergue la capacité de Nicolas Sarkozy à ouvrir le débat et à susciter des réactions. S'agissant des intellectuels, type André Glucksmann, on ne peut s'empêcher une référence au Jacques Chirac de 1994 qui avait su trouver un concept doctrinal saillant auprès des membres d'un club de pensée parisianiste. C'est de ce cénacle, marqué à gauche, et en particulier des travaux d'Emmanuel Todd qu'était née "la fracture sociale".
Pour autant, avec Nicolas Sarkozy, la démarche est inverse. C'est lui, à partir de ses propres propositions qui suscite l'adhésion. A chaque fois, ceux qui vont vers lui expriment, pour ce qui les touchent ou les concernent, la foi d'une conversion. Sut tel ou tel point, ils se trouvent en phase avec la pensée et le discours de Nicolas Sarkozy. Et au dela, parce qu'il est allé vers en eux dans ce soucis de convaincre et de démontrer, ils voient en lui, davantage que chez d'autres, la capacité du mouvement et de l'action qui permet de donner corps à une idée, une valeur, un principe ou une méthode. Pascal Bruckner autre rallié de la dernière heure a déclaré: "On a besoin d'un candidat courageux qui prennent des risques."
Par ailleurs, ces ralliements arrivent à point et présentent deux belles opportunités en terme de timing. Tout d'abord, ils attestent de la liberté gagnée par le candidat Nicolas Sarkozy. En conclusion de son discours du 14 janvier, il avait demandé à ses amis de le laisser aller vers celles et ceux qui ne sont pas ses amis. C'est chose faîte. Par ailleurs, tandis que Nicolas Sarkozy engrange les ralliements, Ségolène Royal, avec sa stratégie inédite du débat participatif, prend le risque de se faire distancer et de laisser passer des soutiens qui auraient tout aussi bien pu lui revenir.