François Bayrou serait-il vraiment de gauche?

François Bayrou avance sûrement sur la voie illusoire qu'il croit bonne pour le conduire à l'Elysée.

Toujours campé sur la méthode, il vient de présenter un nouvel argument à sa cause en annonçant qu'il pourrait, en qualité de Président de la République, nommer un Premier ministre socialiste. Pour donner corps à son idée, il a même lancé des noms de personnalités qui n'en demandaient certainement pas tant. Quoi que...

Il s'agit d'une information de première importance en ce qu'elle donne à penser que le Président de la République, François Bayrou, s'accorderait fort bien d'une majorité socialiste au lendemain des législatives qui suivront l'élection présidentielle. Elle mérite d'être analysée au regard du contexte électoral qui prévaudra au lendemain de l'élection présidentielle et aux règles institutionnelles ambiguës qui confèrent à la Vème république sa part de régime parlementaire. De fait le Président de la République a besoin d'une majorité issue de la représentation nationale. Pour la clarté des positions, celles et ceux qui aspirent à la fonction doivent non seulement avoir la franchise de dire avec qui ils gouverneront, mais également la loyauté de reconnaïtre la faisabilité de leurs intentions.

Au delà de la posture séduisante du "Gouvernement d'union national", il y a la façon de le faire. Or, le mode de scrutin pour les législatives hypothèque gravement les chances de voir émerger une majorité transcourant.  A défaut, c'est croire de nouveau à cette troisième voie, serpent de mer des cénacles bien pensants de la gauche réformiste et de la droite chrétienne, constituée d'accords cachés au peuple, tels ceux qui égayaient la stérilité de la IVème république. Bel espoir de modernité politique en perspective...