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l'éternité plus un jour
22 février 2007

la leçon de François Bayrou

Outre qu'elle vivifie la campagne électorale, la montée de François Bayrou dans les sondages d'opinion a un mérite: elle relativise la portée de l'élection présidentielle et rappelle opportunément les fondamentaux du régime de la Vème République.

A force de focaliser sur candidats, leurs personnes, leurs projets, leur mépris des étiquettes et leurs désir d'ouverture, on oublie peut-être un peu trop vite que tout puissant et irresponsable soit-il, le Président de la République a besoin d'une majorité parlementaire pour décliner efficacement la vision qu'il a proposée à ses concitoyens. Les effets désastreux des trois cohabitations sont là pour attester de cette vertu institutionnelle. A cet égard, il est bon de rappeler l'engagement du Président de l'UDF en faveur de l'inversion du calendrier électoral, tel qu'il fut décidé par le Gouvernement de Lionel Jospin en 2000, afin de mettre en concordance les majorités présidentielle et législatives.

Pour le candidat défendu par le Parti socialiste comme pour celui soutenu par l'UMP, cette concordance est manifeste. Leurs forces respectives au Parlement suffisent à définir une majorité parlementaire claire dans une symbiose entre pouvoir exécutif et pouvoir législatif, gage de stabilité par laquelle passe l'efficacité de l'action. En revanche, la situation est plus trouble pour les candidats qui se rêvent en outsider du premier tour. Pour eux, cette cohésion de majorité n'a rien de naturel ni de prévisible. Aussi, pour leur crédibilité comme pour la bonne information des électrices et des électeurs, elle mérite une mise en perspective claire.

A cet égard, la position défendue par Daniel Cohn-Bendit est tout à fait estimable. Elle a surtout le mérite d'être assumé par son promoteur. Clairement affichée, et à défaut d'être véritablement inédite, l'offre d'un "nouveau partenariat" PS-UDF-Vert est sur la table. Naturellement, il convient de ne pas être naïf. Ce rassemblement défendu par le député européen est suggéré à l'aune du piètre résultat envisagé par Dominique Voynet comme du témoignage indigné mais stérile des porte-parole de l'extrême gauche.

Là où Daniel Cohn-Bendit impose la clarté avant le vote, François Bayrou instille le doute et s'enfermant dans un non-dit qui au delà du risque d'être dangereux pour lui, n'est pas honnête vis à vis des françaises et des français. 

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Commentaires
B
Précisément, vous confondez gouvernement et Président de la République.<br /> <br /> Chacun à sa place.<br /> <br /> Quant à la Constitution, elle n'est pas immuable...
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G
L'élection d'un nouveau Président de la République n'est pas une condition suffisante pour un changement politique. Notre Constitution présente une double nature, parlementaire et présidentielle.<br /> <br /> Bayrolien a écrit: "Le Président de la République est le chef du pouvoir exécutif. L'Assemblée Nationale représente le pouvoir législatif. A priori, l'un ne devrait pas être soumis à l'autre. S'ils le sont, il s'agit d'un travers auquel François Bayrou souhaite d'ailleurs remédier". Il oublie que le Gouvernement doit obtenir le soutien d'une majorité à l'Assemblée. La Constitution précise justement que le Gouvernement est responsable devant le Parlement. Par la même, il confirme les vélléités cohabitationnistes du Président de l'UDF.
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B
Nous n'en sommes pas aux élections législatives mais aux élections présidentielles !<br /> <br /> La proposition de Daniel Cohn-Bendit se situe dans l'hypothèse où François Bayrou ne serait pas le Président de la République. Dans cette hypothèse il suggère un rassemblement du centre et des verts autour du PS.<br /> <br /> Le même Daniel Cohn-Bendit dit qu'il en serait tout autrement si François Bayrou est élu Président de la République.<br /> <br /> Dans ce cas, il semble normal que la majorité se fasse autour du président élu, c'est à dire du centre, non ?<br /> <br /> Où est la malhonnêteté là-dedans ?<br /> <br /> A chaque jour suffit sa peine, une chose après l'autre. Pour l'instant il s'agit d'élire le Président.<br /> <br /> De surcroît, avez-vous entendu parler de la séparation des pouvoir ? <br /> <br /> Exécutif, législatif et judiciaire !<br /> <br /> Le Président de la République est le chef du pouvoir exécutif.<br /> <br /> L'Assemblée Nationale représente le pouvoir législatif.<br /> <br /> A priori, l'un ne devrait pas être soumis à l'autre. S'ils le sont, il s'agit d'un travers auquel François Bayrou souhaite d'ailleurs remédier.<br /> <br /> Chacun à sa place : Le parlement devrait s'occuper de faire les lois et le gouvernement de les appliquer. <br /> <br /> Ce n'est pas au gouvernement d'imposer l'ordre du jour des lois à l'Assemblée Nationale, ni à l'Assemblée Nationale d'imposer le Premier Ministre au Président.
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