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l'éternité plus un jour
1 mars 2007

Inconséquence politique sur les 500 signatures

Trop peureux d'être rendu responsable de la défection des petits candidats de la contestation faute des parrainages suffisants pour concourir à l'élection présidentielle, les deux principaux candidats, par la voix de leur entourage, s'agitent pour se dédouaner.

C'est François Hollande qui se prononce en faveur d'une réforme du système. Il suggère qu'un candidat puisse se présenter s'il est soutenu par des électeurs ou si sa formation a réuni 5% des voix aux élections précédentes. De même, l'ami fidèle du Président de l'UMP, Brice Hortefeux, pour qui "parrainer n'est pas soutenir" suggère d'engager "pour l'avenir" une réflexion sur le mode de validation des candidatures. Avec ces déclarations de circonstance visant à amadouer, de part et d'autre, l'électorat des extrêmes en les rassurant sur leur légitimité, il y a une oeuvre démagogique et hypocrite qui arrive à retardement.

La règle des parrainages n'est pas nouvelle. Elle a sa raison d'être et rien n'est meilleur qu'un filtre pour éviter de déprécier l'élection présidentielle sous prétexte de vouloir à tout prix établir une représentativité politique qui par nature s'avère aléatoire. La leçon de la présidentielle de 2002, tirée par le Conseil Constitutionnel, n'aura malheureusement pas été suivie d'effet. A quelques semaines du prochain scrutin on peut le regretter, mais pas au point d'imaginer subitement de nouvelles règles en feignant de découvrir le problème.

En quoi les vertus de la démocratie seraient-elles mieux respectées et défendues avec la présence, cette année, de Marie-Georges Buffet, Arlette Laguiller, Olivier Besancenot et José Bové? Séparément, ils apportent au débat politique assurément moins que s'ils avaient la sagesse de se rassembler derrière une candidature unique. Plutôt que de dénoncer le système de parrainage ou l'obstruction organisée à leur encontre, ils feraient mieux de s'en prendre à leur ego sur-dimensionné et à leur esprit de chapelle.

C'est égal pour Jean-Marie Le Pen avec l'hypocrisie en prime. Le leader du Front national répête son numéro si bien huilé. Outragé et famélique, il s'érige en victime du système et déclare ramer pour obtenir les cinq cent signatures requises. Le pire est qu'il est entendu. Ainsi des voix trop bien intentionnées s'émeuvent de son absence au premier tour, alors même qu'elles crieront à la catastrophe démocratique et au "coup de tonnerre" pour en appeler à l'union nationale s'il parvenait à nouveau au second tour.

On touche à un travers bien français. Il consiste à dénoncer les règles quand le jeu ne se déroule pas comme prévu. Il en va de même pour la règle des parrainages à l'élection présidentielle, comme pour le mode de scrutin aux élections législatives et cette incantation récurrente des partis protestataires à demander l'instillation d'une part de proportionnelle. Qu'importe que la Président de la République soit élu avec moins de 20% des inscrits au Premier tour ou que le pouvoir législatif soit rendu stérile par des majorités introuvables organisées dans le dos des électeurs. Pour les tenants de la représentativité à toute force, c'est peu de chose.

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