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l'éternité plus un jour
27 mars 2007

Le soutien de Jean-Louis Borloo

Dans cette campagne, il était la dernière vedette à rester sur la réserve. Levant l'équivoque, Jean-Louis Borloo a enfin officialisé son soutien à Nicolas Sarkozy: "Si je peux donner un conseil, je suis à sa disposition". On reste confondu devant tant d'abnégation et de dévouement.

Il serait fallacieux de croire à la fausse naïveté du Ministre de la Cohésion sociale qui par son indécision faisait mine de vouloir peser sur le projet présidentiel de tel ou tel par la force de son expérience, l'atypisme de sa personne et l'originalité de ses idées.

Dans ce jeu d'influence qui ne dupe personne, Jean-Louis Borloo aura bénéficié de l'aide indirecte de François Bayrou. Dans un excès d'assurance qui valait plus comme un coup de bluff, le candidat centriste  en avait fait un exemple pour incarner le rassemblement des talents avec lequel il pourrait gouverner. Rompu aux arcanes du rapport de force qui impose les choix politiques stratégiques, Jean-Louis Borloo a laissé dire en souvenir de 2002. A l'époque, il avait fait toute la campagne du candidat centriste avant de tourner casaque au second tour en ralliant l'UMP naissante. On connaît la suite avec l'ascension ministérielle qui fut la sienne assortie d'une bonne côte dans l'opinion.

Naturellement l'hésitation supposée de Jean-Louis Borloo avait de quoi agacer Nicolas Sarkozy. En réalité, elle lui aura été plutôt utile. Le choix du Ministre de la cohésion social tombe à pic au moment où le candidat de l'UDF, encore haut dans les sondages, s'échine à débaucher pour donner corps au concept d'union nationale. A défaut d'avoir pu récupérer Jean-Louis Borloo, il peut toujours se consoler avec Azouz Begag qui aura été instrumentalisé jusqu'au bout pas son mentor et François Goulard qu'on avait connu plus attaché aux idées de fond qu'aux postures politiciennes.

Derrière un habillage programmatique qui ne trompe personne, Jean-Louis Borloo escomptait bien négocier jusqu'au bout son avenir et faire porter son ambition au dessus de tout. Comme tout homme politique qui se respecte, Jean-Louis Borlo est en avance d'un coup et vise une marche de plus. Son pas de deux et son livre lui auront permis d'incarner un candidat au poste de Premier ministre. A moins qu'il ait anticipé plus avant encore en s'accordant avec Nicolas Sarkozy sur l'avenir de Paris aux élections de 2008.

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Commentaires
B
L'aveu est dans l'excellent papier de R. Bacqué, dans le Monde du 28. C'est J.L. Borloo qui parle: "Il n'y a pas 530 quartiers difficiles du pays où je ne sois pas allé. Et je suis bien obligé de constater qu'une partie de la banlieue dégueule sur Sarkozy". Au regard des événements de la gare du Nord, Borloo va-t-il s'engager à fond derrière Sarkozy?
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L
Oui, c'est sûr que sans la montée de Bayrou ses tergiversations auraient été encore moins crédibles.Je crois qu'il essaye de faire vivre son mouvement au sein de l'UMP, ce qui n'est pas chose facile. En rejoignant l'UMP en 2002, il a pensé que l'efficacité, c'était de rejoindre une grande famille, un grand parti, taillé pour gagner. <br /> Il ne peut pas partir au moment où il est peut-être possible de gagner!! Mais c'est vrai que l'enjeu est de montrer qu'il n'a pas perdu son identité politique au passage. Quel que soit le poste qu'il y aura négocié, et le résultat de l'élection, il a marqué un indépendant qui pourrait le dédouaner pour la suite. <br /> C'est d'ailleurs intéressant de constater que ça a été présenté comme un "ralliement". De quoi? il est au gouvernement, et à l'UMP. On voit quand même assez mal comment il aurait pu ne pas soutenir son candidat. <br /> En réalité, le fait qu'il ait souhaiter se rallier marque plus de distance qu'il n'y paraît. C'est plutôt bon pour sarkozy pour l'instant, puisque ça fait comme si on piquait un personnalité à Bayrou( personnalité partie depuis 2002, tout de même...).<br /> Mais pour l'avenir, Borloo a repris toute sa liberté.
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