Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
28 mars 2007

Les violences de la gare du Nord

Les violences survenues hier soir à la gare du Nord étaient prévisibles et attendues. La France couve depuis trop longtemps une agressivité sociale incandescente que le moindre prétexte peut transformer en rébellion explosive. Ces accès de fièvre étaient tellement escomptés que les amis du Président de la République, dans une espérance maligne, avaient imaginé que de telles perspectives puissent donne corps à la nécessité impérieuse d'une nouvelle candidature de sa part. Elle aurait eu l'attrait du geste pacificateur d'un vieux chef à l'autorité rassurante qui sait ramener l'ordre et la raison dans l'unité nationale retrouvée.

A contrario, Nicolas Sarkozy est une cible facile, et par conséquent tentante pour expliquer ces violences, et par la même pour les excuser. Il n'est qu'à voir le Parti socialiste et sa candidate qui avec délectation, l'ont accusé d'être responsable de ces incidents en ayant instauré "une logique d'affrontement". Si la situation était uniquement due à la personnalité de l'ancien ministre de l'Intérieur et à son ambition présidentielle, il n'y aurait pas loin à trouver la solution. Malheureusement, la crise est trop profonde pour avoir pu être éradiquée en cinq ans.

Au delà des interrogations sur l'action publique et des polémiques entretenues autour du concept fumeux de police de proximité, elle atrophie des valeurs qui fondent le vivre ensemble: l'autorité, le respect et l'ordre. Elles devraient être unanimement défendues et réhabilitées au nom de cette cohésion sociale qui impose des droits mais également donne des devoirs. De même, aucun homme politique d'envergure ne devrait pouvoir être suspecté dans un Etat de droit comme la France de choisir le parti des délinquants contre celui des forces de l'ordre.

En outre, à bien y regarder, la fermeté de Nicolas Sarkozy au Ministère de l'intérieur, tant dans son action que dans son discours, n'apparaît pas forcément éloignée de ce que pensent ses proches concurrents. Nonobstant la versatilité de son discours, lorsque Ségolène Royal prône "l'ordre juste" ou le recours à l'armée pour encadrer "les suvageons" en mal de repères, elle laisse percevoir une certaine convergence de vue avec son adversaire de droite. De même, sur le registre plus symbolique, François Bayrou devrait se souvenir du succès d'estime qu'il s'était acquis lors de la campagne de 2002 en dégainant prestement une baffe à un gamin qui lui faisait les poches.

On la croyait reléguée au second rang des préoccupations des français. Voilà que l'insécurité, grand thème de l'élection de 2002, revient dans la campagne. Dans un clivage suranné, on y dénonce le laxisme des uns contre l'échec des autres, soit autant de parti-pris susceptibles de renforcer le troisième homme, le vrai.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité