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l'éternité plus un jour
13 avril 2007

La quatuor et le désordre

Jacques Chirac l'avait prédit. Au fur et à mesure que la campagne avance vers son terme jusqu'à l'épuisement des candidats et la lassitude des électeurs indisposés par d'incessants sondages aux signaux contradictoires, d'autres après lui s'avancent en conjectures sur un 1er tour marqué par l'indécision. Avec quatre candidats au coude à coude, la dernière ligne droite, laisse subodorer un désordre qui rend toutes les options ouvertes et les bookmakers frileux pour la phase finale de l'élection présidentielle.

Si Nicolas Sarkozy est celui sur lequel plane la plus faible incertitude quant à une présence au second tour, l'identité de son challenger demeure plus aléatoire.

Pour garantir l'avenir, on préférera y voir Ségolène Royal. Elle rétablirait l'équilibre bipolaire qui sied au bon fonctionnement des institutions de la Vème République dont la présupposée obsolescence vaut moins que leur dévoiement par des périodes de cohabitations à la tête de l'exécutif qui ont alterné depuis vingt ans. Ce partage dangereux du pouvoir a nuit bien plus sûrement à la vie démocratique de notre pays. Ainsi un second tour droite-gauche serait plus clair pour déboucher sur une campagne législative permettant aux partis de conclure des alliances programmatiques afin de constituer une majorité parlementaire en adéquation avec la légitimité du prochain Président de la République.

Hélas, rien n'interdit d'envisager une autre combinaison de deuxième tour et notamment une réédition fâcheuse du 21 avril 2002 avec une nouvelle qualification de Jean-Marie Le Pen. Ce péril démocratique en dirait long sur le démantèlement intellectuel, moral et civique de notre pays qui se targue par ailleurs de diffuser une lumière de référence sur le vaste monde. A moins qu'il ne s'agisse d'un suicide - génétiquement programmé? - d'une société qui préfère s'abîmer dans l'erreur plutôt que d'accepter résolument le sursaut qui l'attend pour préserver ce qui peut l'être encore de son modèle social ? Incidemment, dans une telle perspective,on serait bien en peine d'accorder un satisfecit à Jacques Chirac pour un quinquennat qui n'aurait fait que nous ramener à son point de départ.

Reste l'hypothèse de François Bayrou qui sous ses faux airs de trublion juvénile, la mine rougeaude fardée par le bon air de la nature, envisage le quitte ou double. Présent au second tour, il aurait tôt fait de retourner sa veste. Oubliant d'où il vient qui il est, il s'arrogerait sans vergogne le rôle du sauveur délicieusement offert par celles et ceux qui, faute de crédibilité, diabolisent Nicolas Sarkozy. De fait, il pourrait alors opportunément rafler la mise. Alors, avec lui, la France pourrait se réjouir à bon compte, dans une liesse enivrante Place de la Bastille, d'être passée pas loin de la guerre civile. Cette émotion teintée d'un sentiment de plénitude émolliente aurait de quoi rassurer un peuple plus que jamais désuni mais capable de se complaire dans le non-choix pour mieux se délecter d'une inertie politique stérile.

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