Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
16 avril 2007

Qui a fabriqué François Bayrou?

Si François Bayrou en est là aujourd'hui occupant une place de choix dans cette campagne qu'il aura contribué à animer jusqu'au bout, il le doit à un homme: Alain Juppé.

Qu'on se souvienne de l'année 2002 et de la genèse de l'UMP, cette unité des droites souhaitée de toute part dont le regretté René Rémond rappelait le niveau d'exigence dans son dernier livre: "le succès de l'opération requiert que toutes les composantes de droite consentent à se fondre dans une formation unique: faute de quoi la fusion ne ferait que superposer une ligne de fracture de plus à celles qui avait suscité leur division".

Dans la foulée de la réélection improbable du Président de la République sortant, Alain Juppé prend la présidence de cette nouvelle formation. Mais  lors des élections législatives qui suivent, il joue de sa magnanimité en accordant leur chance à un quarteron de candidats restés fidèles à François Bayrou en ayant refusé d'intégrer la majorité présidentielle. La légèreté du "meilleur d'entre nous" sera non seulement tragique pour la crédibilité de l'UMP mais elle risque de mettre en échec, dans quelques jours, son premier candidat à une élection présidentielle, Nicolas Sarkozy.

C'est ainsi qu'en 2002, sans autre raison qu'une déficience tactique du chef de l'UMP, l'UDF survit à la lame de fonds unitaire et préserve l'existence d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Conscient de la bévue d'Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, alors Premier ministre tentera bien de faire passer une réforme du mode de scrutin pour les élections régionales de 2004 censée éradiquer les petites formations politiques. La ficelle est tellement grosse qu'il lui faudra reculer lamentablement. En politique ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. François Bayrou peut croire à sa destinée de David contre Goliath. Avec un parti à sa botte, il s'installe dans une opposition bravache et résolue que la gauche ne renierait pas.

Ainsi en va-t-il des vicissitudes du centre, ballotté au gré des courants dans l'espoir immodéré de devenir un jour le point fixe sans autre objet ni quête de sens. Dans une telle perspective qui amènerait bien plus sûrement une période de crise que de réforme, François Bayrou aura-t-il en retour un brin de mansuétude pour Alain Juppé

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité