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l'éternité plus un jour
26 avril 2007

Bayrou-Royal: un subtil rapprochement

En surface, la situation a l'air limpide. Au fond du marigot les choses sont plus complexes.

Contrairement à ce qu'il faut y voir, l'entretien attendu entre Ségolène Royal et François Bayrou, s'apparente à un rapprochement à haut risque. En faisant jaillir la moindre étincelle, il peut provoquer le "big bang" social démocrate qu'avait tant espéré Michel Rocard en...1993. De fait, depuis la fin de l'ère Mitterrandienne, le Parti socialiste n'en finit pas de tergiverser à la recherche de son Bad Godesberg, référence symbolique à la conversion du SPD à la sociale démocratie en...1959.

Avec la nouvelle configuration politique initiée par les 18% de François Bayrou, assortie du coma dépassé du Parti communiste français et de l'évanescence du front altermondialiste, les choses semblent mûres pour faire franchir le rubicon à une frange réformiste des troupes socialistes au prix d'une scission au sein du parti. Tout l'enjeu résiderait alors dans le leadership de la nouvelle formation issue de cette scission. François Bayrou avec son Parti démocrate a pris une option sur une telle captation. En débaptisant l'UDF et en ripolinant sa permanence, il peut d'ores et déjà  proposer un hébergement aux déçus de Ségolène Royal, ceux qui l'ont déjà enterrée et n'attendent que le 6 mai au soir pour trouver sans scrupule un nouveau toît susceptible de garantir leur avenir parlementaire. Se faisant, sous couvert d'une bonne foi apparente, François Bayrou doit être prudent dans ses effusions à l'endroit de la candidate des socialistes. L'embrasser d'accord, mais pas au point de la faire gagner.

Médiatiquement parlant, cette première semaine de l'entre deux tour aura été gérée de main de maître par François Bayrou. Il n'est pas certain que la clarté du débat présidentiel y gagne quelque chose, mais c'est bien là le dernier de ces soucis. Affranchis d'une obligation morale à l'égard de ses électeurs du premier tour, défait de l'espérance qu'il revendiquait, le troisième homme s'organise, discute et intrigue pour le coup d'après. Sa démarche, comme il l'a reconnu hier, ne manque pas de risque, avant tout parce que n'ayant pas la clé du succès, il s'engage dans une stratégie de nuisance. Au bout du compte, ce n'est pas un comportement forcément glorieux.

Nicolas Sarkozy qui n'aime rien moins que ça, est reclus à un poste d'observation tout en engrangeant le ralliement des députés centristes. Avec eux, comme s'ils se sentaient responsables quelque part, par atavisme, Jean-Pierre Raffarin et d'autres anciens membres de l'UDF s'activent, loin du dogme fondateur de l'UMP qui n'aura vécu que le temps d'une législature. Vivement le débat télévisé du 2 mai que les français reviennent au match.

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