Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
5 mai 2007

Le temps de l'action

Dans la France d'après, il sera temps d'agir.

Au delà du choix d'un modèle de société, l'enjeu crucial de cette élection présidentielle porte sur la capacité de nos dirigeants, et du premier d'entre eux à engager les réformes. Lors de leur face à face télévisé de cette semaine, les deux finalistes ont joué de leur différence sur ce sujet.

Dans son propos introductif comme dans sa conclusion, Nicolas Sarkozy a mis en avant sa détermination: "Je veux agir. Je veux passionnèment agir au service de mon pays". De manière constante, au fil de la campagne, il a levé les sujets de débat et s'est attaché apporter des propositions d'action concrètes. A chaque fois, il s'est efforcé d'argumenter avec précision. Mercredi soir, dans un rare moment de sincérité, il a résumé le sens de son engagement politique: "Moi, je veux en finir avec ces discours creux. (...) Ces promesses incantatoires, cette grande braderie au moment de l'élection; on rase gratis et on promet tout. Et quand on ne sait pas promettre, on promet une discussion".

Même si Ségolène Royal a voulu en remontrer à son rival en matière de volontarisme, sa pugnacité incantatoire n'a pu dominer l'approximation de son pacte présidentiel. A plusieurs reprises, sur des sujets lourds et des dossiers qui ne supportent plus l'immobilisme, elle aura esquivé la responsabilité présidentielle que l'instauration du quinquennat a indubitablement renforcée, nonobstant la pratique fallacieuse de Jacques Chirac qui était farouchement contre la réduction du mandat présidentiel. Ainsi, Ségolène Royal s'est souvent retranchée derrière la nécessité d'une consultation, préalable à l'option d'une décision nourrie de discussions. A un moment du face à face, elle a même conceptualisé cette pratique: "Disons les choses telles qu'elles sont. Moi ce n'est pas ma conception du pouvoir que de décider de façon péremptoire et unilatérale comment nous allons régler ces problèmes" (Il s'agissait en l'occurrence du financement de retraite). A croire que les débats participatifs sur lesquels elle a fondé sa popularité de candidate n'auront pas donné leur plein effet.

En vérité, il n'est plus temps d'attendre. Une élection présidentielle, a fortiori celle-ci du fait du fiasco de 2002, devrait permettre d'opter pour des choix clairs et des options précises. Car au bout du compte, au moment du vote la vérité sur tous les sujets qui fâchent est connue. Les données sont sur la table grâce à la myriade de rapports d'expertise pondues par des Commissions ad hoc. Prenez la dette de la France. Le Rapport Pebereau a fait le tour du problème et des moyens pour le solutionner. S'agissant des retraites, nous disposons d'une instance tripartite, le Conseil d'Orientation des Retraites . Il apporte toutes les données techniques d'aide à la décision. Pour l'emploi, un Conseil d'Orientation de l'Emploi a récemment été créé. Sur les données macro-économiques, les duellistes ont polémiqué sur l'objectivité des travaux de Rexecode. Qu'à cela ne tienne, il y a aussi l'OFCE, le Conseil d'Analyse Economique ou le Centre d'Analyse Stratégique, l'INSEE ou le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale. Cette liste est loin d'être exhaustive. Ces organismes alimentent le débat public de leurs études réalisées par les meilleurs experts que l'université française sait produire. Et même si on peut toujours contester leur indépendance d'esprit ou leur légitimité du fait d'accointances avérées avec l'appareil d'Etat, et donc le pouvoir en place, elle ramène la prise de décision aux politiques qui, l'élection étant passée, ont la légitimité, sinon le devoir d'agir. Dans notre démocratie, nous avons les moyens de savoir. Reste alors la volonté de faire.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité