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l'éternité plus un jour
23 mai 2007

Bernard Kouchner au quai d'Orsay

Dans la démocratie d'opinion comme elle va, il faut être fou pour aller contre 70% des français qui plébiscitent Bernard Kouchner au quai d'Orsay.

Dans un tel score que l'homme a toujours été bien en peine d'obtenir par l'élection, on aimerait faire la part entre ceux qui saluent l'opération  politique de débauchage qui met un peu plus le Parti socialiste à genoux et les vraies groupies du "French Doctor".

Un homme est respectable jusqu'au moment où il ne l'est plus. Lorsque la frontière est passée, les mérites, aussi brillants et valeureux soient-ils, comptent peu au regard du reniement. Ainsi la politique accommode l'efficacité tactique au service de l'ambition avec l'éthique de conviction qui faisait le fond d'orgueil de Bernard Kouchner. Peu lui chaud d'être passé après Hubet Védrine dans le choix du Président. Comme quoi le destin en politique tient souvent à pas grand chose.

Heureusement pour lui, à 67 ans, Bernard Kouchner a su dépasser le hiatus entre son égocentrisme surdimensionné de toujours et son audace social-démocrate d'avant les élections. Si en plus, il peut être utile, c'est tout bénéfice...!

Il lui reste désormais à établir un rapport de force avec le Président de la République. Deux tempéraments de feu risquent de produire des étincelles avec, au milieu, la machine du Département et les postes pour prévenir les courts circuits. A tout le moins, il faudra les éviter d'ici aux législatives. La période suivante sera affaire d'opportunisme et de composition politique. Car Hubert Védrine a raison de dire que "les droits de l'Hommisme" ne font pas une politique étrangère. Nonobstant la qualité du voyageur de commerce, les idéaux démocratiques s'exportent, encore difficilement. Gare au prosélytisme occidental envers le droit d'ingérence. Aussi généreux soit-il, il devient facilement suspicieux et attise le "clash des civilisations". En témoigne l'aventurisme des néoconservateurs américains en Irak. Mais parce que le pire n'est jamais sûr et que contre l'opinion rien n'est désormais critiquable en soi, souhaitons bonne chance à Bernard Kouchner dont le rôle ne sera que ce qu'en dira le Président de la République.

Pour autant, derrière la grandeur des convictions et l'honneur de servir la France, tout à sa joie d'être à la manoeuvre de l'ouverture, Bernard Kouchner n'oublie pas les petites combines paradoxales de la politique. Il refuserait d'apporter son soutien au candidat de la majorité présidentielle qui se présente contre Arnaud Montebourg.

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