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l'éternité plus un jour
17 juin 2007

C'est pas glamour!

C'est par une simple dépêche AFP que Ségolène Royal nous a appris, en pleine soirée électorale, sa séparation d'avec son compagnon. On ne sait pas si celui-ci avait été prévenu, mais quelques minutes plus tard, il se fendait lui aussi d'un communiqué pour confirmer ce qui, au fil des semaines, était devenu une grosse rumeur. Cette hiérarchie des annonces renvoie au souvenir de la campagne présidentielle Le patron du Parti socialiste passait alors son temps à courir après la candidate tandis que celle-ci, improvisant comme on klaxonne, s'ingéniait à opérer des accélérations foudroyantes ou des dérapages incontrôlés pour le semer.

Comme l'a dit Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de France 2, "il n'y a pas de divorce heureux" avant de s'en prendre plus vertement à l'ex-candidate venue polluer la soirée avec une mise au poing qui relèverait de la vie privée. D'après lui, on avait "autre chose à causer" que de sentiments et de situation familiale. Il n'était d'ailleurs pas seul à le penser. Ainsi, le premier des collaborateurs du Premier secrétaire s'est invité à la télévision pour attester sur l'honneur qu'en dix ans de proximité, François Hollande avait "toujours séparé la vie privée et la responsabilité politique". Ces mises au point arrivaient une semaine après l'admonestation publique de Manuel Valls. Dimanche dernier, le député-Maire d'Evry et rescapé de la Jospinie, avait déclaré en avoir assez que la politique tourne autour de la vie d'un couple. Ce soir, il a obtenu un démenti cinglant. De couple, il n'y en a plus.

Ségolène Royal s'est astreint à cette mise au point ici et maintenant entraînée qu'elle est par son destin présidentiel irrépressible. Eclos en 2007, elle compte bien le faire fructifier jusqu'en 2012, voire au delà. De fait en marge de ses confidences intimes, elle a clairement affiché son appétit pour le Parti socialiste et la place de François Hollande. Ce mélange des genres n'a rien de fortuit. Il entend officialiser une situation de concurrence entre l'ex-candidate et le Premier secrétaire.

Nonobstant son souhait de continuer à entretenir avec lui des relations cordiales, elle entend au moins montrer aux socialistes qu'il n'y a plus aucune connivence entre eux susceptibles d'aider à une conquête concertée du pouvoir au sein du Parti. "Lui c'est lui, moi c'est moi" a-t-elle voulu leur dire. Et si elle n'entend pas faire quelque chose contre lui, elle laissera faire en sous-main la jeune garde des députés fraichement élus qui s'en prendront avec moins d'égard qu'elle aurait pu le faire à son ancien compagnon. C'est l'un d'eux finalement qui avait vu juste. En pleine bataille présidentielle, Arnaud Montebourg avait déclaré que "le principal défaut de Ségolène Royal, c'est son compagnon". A bien entendre ce "jeune lion serein et puissant", la candidate aurait donc décidé de tutoyer la perfection. En politique, il n'y a pas de place pour deux.

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Commentaires
G
Pas forcément. En matière de destin présidentiel, l'essentiel c'est d'y croire...et de durer.
Répondre
L
"Ségolène Royal s'est astreint à cette mise au point ici et maintenant entraînée qu'elle est par son destin présidentiel irrépressible"<br /> <br /> serait-ce ironique?
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l'éternité plus un jour
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