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l'éternité plus un jour
24 juin 2007

Quelle chance!

Naturellement, il y a le talent du Président de la République. Sa méthode tranche avec le rythme et les habitudes du passé. La marche en avant retrouvée de l'Europe doit beaucoup à sa pugnacité, sa force de persuasion ainsi qu'à un travail de coopération, de préparation et d'anticipation. De fait, le jour même de son intronisation, Nicolas Sarkozy était allé rendre visite à Angela Merkel. Concomitamment, il avait consulté sur le mode de la complicité qu'il affectionne, à la fois Tony Blair et la famille dirigeante de la Pologne. Surtout, il avait très tôt avançé l'idée d'un "traité simplifié" pour sortir l'Union européenne d'une crise dans laquelle la responsabilité de la France était grandement engagée.

C'est pour ça qu'il faut humblement reconnaître la mansuétude de nos partenaires européens. Car sans aller jusqu'à lui imputer l'inertie européenne, le peuple français a fortement altéré le mouvement de l'histoire en rejetant le projet de Traité Constitutionnel Européen (TCE). Or l'union organisée des forces du vieux continent est plus que jamais une exigence face à la mondialisation.

Tout avait pourtant bien commencé. A partir d'un compromis tardif sur l'idée d'une réforme censées accroître la performance politique de l'Union européenne, une convention avait été instituée pour réfléchir de manière concertée aux avancées institutionnelles nécessaires. Placée sous l'égide de Valéry Giscard d'Estaing, cette instance inédite, ouverte et participative, avait obtenu un compromis entre les vingt-cinq états membres représentés à la Convention. Le projet de Traité, il est vrai quelque peu indigeste, qui en était sorti faisait néanmoins la part belle aux idées défendues par la France. Par l'entremise de son ancien Président, elle avait usé au mieux de son influence pour servir ses intérêts. Un certain nombre de Etats membres s'en étaient parfois émus.

Or voilà que par un référendum, le 29 mai 2005, les Françaises et les Français rejetaient majoritairement un projet de Traité de constitutionnel. Se faisant, nonobstant sa ratification par d'autres Etats membres de l'Union (dix-huit à ce jour), le peuple français, dans l'expression de sa souveraineté, allait bloquer la dynamique européenne quant bien même les nonistes s'étaient convaincus du contraire après que de sournois démagogues aient affabulé sur un hypothétique plan B censé faire répartir l'Europe du bon pied.

Vu aujourd'hui l'incartade française qui pour certains relevait à juste titre d'une forme d'arrogance, semblerait donc nous avoir été pardonnée. Au delà de l'entregent de son nouveau Président, c'est sans doute la grande satisfaction que le peuple français devrait retirer d'un beau succès diplomatique.

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