Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
28 juin 2007

Référence présidentielle

Lorsque Valérie Pécresse justifie son action réformatrice sur les universités, elle parle du projet souhaité par Nicolas Sarkozy. Pour expliquer le rôle qu'il s'assigne en tant que Président du groupe des députés UMP, Jean-François Copé précise: "Je vois Nicolas Sarkozy toutes les semaines. Je m'adosse à ce qu'il souhaite." Pour ce qui est du Président de l'Assemblée nationale on a vu clairement d'où venez ses influences. De même, malgré quelques aigreurs qui ont légèrement transpiré du groupe UMP, l'élection d'un socialiste à la Présidence de la Commission des finances de l'Assemblée nationale est passée comme une lettre à la poste. Nonobstant l'éventuel intérêt de cette mesure, on peut tout de même s'interroger sur la vitesse d'exécution des députés, notamment de la part des socialistes, d'accéder précipitamment à une injonction présidentielle sans qu'aucune réflexion sur un statut de l'opposition viennent appuyer à une décision opportuniste en phase avec la tactique manipulatoire de l'ouverture.

Le Président l'a voulu. Nous agissons donc selon son bon vouloir. Cette communication auto-centrée sur la volonté de Nicolas Sarkozy colle assez bien au leadership qu'il assume crânement. Par ailleurs, elle s'inscrit dans la continuité d'une campagne que le candidat de l'UMP aura alimentée sans relâche sur le plan des idées. Enfin, elle reflète l'évolution de nos institutions dans un fonctionnement quinquennal, avec une prééminence systématique de l'élection présidentielle sur les législatives. Pour autant, elle soulève deux objections.

La première c'est naturellement le risque d'exposition du Président de la République. En première ligne sur tout, l'homme, malgré son entretien à la course à pied, n'est pas infaillible. Il pourrait bien s'user en s'affichant sur tous les sujets. En même temps, échaudés par les recadrages qu'a eu à subir Eric Woerth sur les intérêts d'emprunt immobilier ou la "bourde" sur la TVA sociale, les ministres sont trop contents de pouvoir s'abriter derrière le surmenage présidentiel comme ferment de sa volonté "divine". Ca facilite grandement le travail d'argumentation pour défendre des responsabilités dont on a la charge. Le Président veut que....L'intendance suit et l'opinion avec.

La seconde c'est qu'au delà de l'aspiration présidentielle, aussi puissante et bénéfique, soit-elle, il serait dommage d'occulter la volonté du peuple. Au moins sur le papier qui retranscrit les principes valeureux de la démocratie, c'est lui qui est décisionnaire exerçant "par ses représentants et par la voie du référendum", conformément à l'article 3 de la Constitution. Au delà des capacités "séduisantes" de Nicolas Sarkozy ou du triple déficit de son opposante socialiste - présidentialité, crédibilité, collégialité -, sympathiquement conceptualisé par Laurent Fabius, toujours amène lorsqu'il parle de Ségolène Royal, les françaises et les français ont eu à se prononcer sur des idées et un projet. Devant, leur choix qui s'impose en conséquence et qu'ils doivent assumer comme tel, la volonté présidentielle comme la personnalisation du pouvoir, aussi ardente et nécessaire soient-elles, auraient à savoir s'estomper en matière d'information et de communication.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité