Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
17 juillet 2007

Politique à Paris

Sur tous les fronts avec un temps d'avance: Nicolas Sarkozy n'en finit pas d'appliquer la règle qu'il s'est imposé pour son plus grand profit.

C'est l'idée sous-jacente qui venait à la lecture du discours que le Chef de l'Etat a prononcé lors de l'inauguration d'une nouvelle aérogare à Roissy Charles de Gaulle. Même si ce n'était pas forcément le sujet, Nicolas Sarkozy a présenté sa vision pour l'agglomération parisienne en s'inquiétant que la capitale de la France "se laisse distancer par Shangai, par Londres ou par Dubaï". Le débat était lancé. Et comme souvent avec le Chef de l'Etat, il ne manque pas de rebondir avec le projet de révision du schéma directeur (Sdrif) lancé par la région d'Ile de France.

Cette passe d'arme initiée par le Président de la République amène deux remarques dans la perspective de la campagne électorale des élections municipales qui s'annonce pour la rentrée.

A Paris, Françoise de Panafieu qui entend se mesurer à Bertrand Delanoë, est loin d'avoir effectué la percée médiatique qui lui permettrait de conforter, sinon d'acquérir, la légitimité du rôle et la crédibilité de la fonction. Intronisée depuis plus d'un an par son parti, elle tarde à s'en émanciper pour prendre de la hauteur. Il est par exemple curieux qu'elle soit encore dans l'incertitude s'agissant de certaines têtes de liste qui l'accompagneront dans les arrondissements. De même, le contenu de son projet tel qu'elle l'a récemment exposé manque singulièrement de souffle en contrepoint de la vision exposée par Nicolas Sarkozy. Là où le chef de l'Etat a vu grand, la candidate de l'UMP s'est limitée à l'exercice imposé du catalogue incantatoire de mesures qu'elle mettra résolument en oeuvre. Elle rectifie le tir aujourd'hui et ici. A sa décharge, le Maire de Paris, et a fortiori celui ou celle qui aspire à le devenir, n'est pas forcément le mieux placé pour promouvoir l'idée d'un grand Paris et faire "péter" cette frontière sclérosante du périphérique. Pour autant, il reste à Françoise de Panafieu à trouver un élan, une dynamique qu'elle pourrait incarner par elle-même. Au projet de mégalopole imaginée par Nicolas Sarkozy, doit correspondre une figure atypique capable d'incarner cette ambition en l'imposant autant comme un choix que comme une nécessité aux électeurs parisiens et à cette pléiade de micro-communes qui s'agglutinent entre petite et grande couronne.

Parce qu'il est le Président de la République, Nicolas Sarkozy peut en appeler aux références les plus illustres qui ont pensé l'aménagement du territoire aux temps du second Empire ou des trente glorieuses. Il peut aussi exalter avec enthousiasme l'ardente obligation des grands projets qui offrent des perspectives autrement plus ambitieuses "que de raisonner sur la carte orange gratuite pour nos compatriotes qui sont au RMI". Ce faisant, au delà du risque que pourrait faire peser une présidentialisation généreuse sur ses amis politiques, il donne à voir toutes les limites d'une décentralisation qui sous couvert de bonnes intentions aura fini par atomiser la gouvernance territoriale. Entre les échelons politico-administratifs qui sont venus se surajouter les uns aux autres et la parcellisation des pouvoirs municipaux qui illustre jusqu'à la caricature "la banlieue parisienne", Paris, la plus belle ville du monde, se meurt aussi d'étouffement par manque d'idéal et de grandeur. Et, à défaut des jeux olympiques, ce n'est pas vélib', une réalisation au demeurant sympathique qui pourra lui donner de l'oxygène et renforcer l'attrait que la capitale française doit développer face à Londres, Shangai ou Dubaï.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité