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l'éternité plus un jour
27 janvier 2008

La Société générale et son trader

Les dirigeants de la Société Générale proposent deux lignes de fuite dans leur communication de crise.

En premier lieu, ils jettent en pature à l'opinion un homme. C'est un jeune courtier dont la neurasthénie et l'introversion lui auraient permis d'accumuler plus ou moins sciemment d'énormes fautes professionnelles et de commettre plusieurs malhonnêtetés. Le terme de fraude qui est la plupart du temps utilisé dans les médias présente une ambiguïté. Lui ont-elles permis de s'en mettre plein les poches en même temps qu'il faisaient "sauter la banque"? Le flou est insidieusement entretenu, la chaîne de responsabilités, complétement occultée.

Il est en tout cas stupéfiant de constater la diligence avec laquelle la presse s'est jetée sur la vie de Jérôme kerviel allant jusqu'à se rendre à Pont l'Abbé - Finistère, pour y interroger jusqu'à son ancien professeur de judo. Comment l'origine de ce jeune homme, sa situation familiale et son adresse personnelle ont-elles été "données" à la presse? Voilà un cas d'école ou la communication de crise fricotte avec l'information. Il serait présentement intéressant de connaître la source des journalistes. La ficelle du bouc émissaire sera t-elle assez fine pour passer le chas de l'instruction judiciaire?

En second lieu, les dirigeants de la Société Générale peuvent s'abriter derrière les généreuses dérives du système de la finance internationale. Ses bulles spéculatives n'en finissent pas de s'émanciper des réalités économiques jusqu'à explosion. Les pertes de la Société générale, toutes abyssales qu'elles soient, ne sont en fait que l'avatar d'une organisation dérégulée, sans moyen de contrôle efficient. Au fur et à mesure que les jours passent, on évoque d'éventuels "skeleton in the closet" qui pourraient donner des frayeurs à d'autres établissements financiers. De là à atténuer la responsabilité des dirigeants de la Société Générale, il n'y a pas loin. De fait, son Président peut bien nous faire croire qu'il a tenté de démissionner mais a été rattrapé par la manche au moment où il rentrait dans l'ascenseur. De même, il peut bien s'autocondamner en déclarant avoir décidé de réduire le montant de ses émoluments. Ce type de décision est assez pathétique au regard des sommes en jeu. Il reste à mesurer sur le long terme la crédibilité de cette parade.

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