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l'éternité plus un jour
20 février 2008

La retraite de Fidel Castro

Voilà une fin de parcours bien déroutante. Pour ce qu'il a été et ce qu'il fît, on n'attendait pas de Fidel Castro qu'il renonce aussi simplement au pouvoir. Cette démission colle mal avec le personnage qui cinquante ans durant aura régné sur son île sans partage. Sous couvert d'un idéal révolutionnaire, le Lider Maximo incarnait un délire mégalomaniaque irrépressible qu'il aura su élever au rang incontournable d'icône politique en arme durant la guerre froide du XXème siècle.

C'est pourquoi, de cette figure dévouée à la voie obscure du communisme pour maquiller une épopée qui n'aura pas lésinée sur la souffrance infligée à son peuple, on attendait autre chose qu'une mise à la retraite d'office sur avis médical. Le mythe en avait déjà pris un coup avec la dégradation affichée de son état de santé. Sur l'iconographie officielle de ces dernières années, Fidel Castro apparaissait désormais attifé d'un vulgaire survêtement de marque criard certainement prêté par Diego Maradona, alors qu'en référence aux combats originels de la Sierra Maestra et à sa lutte perpétuelle contre le grand Satan, il ne se présentait jamais en public - exception faîte aux obsèques de François Mitterrand - sans se départir de son fameux treillis olivâtre.

Malade, fatigué, mais conscient, Fidel Castro veut montrer que les dictateurs peuvent aspirer à une fin de vie convalescente sans qu'on leur cherche des noises. En fixant le terme de sa carrière, il se distingue de la kyrielle des dirigeants cacochymes dont il s'inspira plus souvent qu'à son tour et qui faisaient illusion jusqu'à la dernière minute pour la survie du régime. Apparemment peu concerné par sa succession, le vieux dictateur cubain s'offre une sorte d'élévation en attendant la mort. C'est moins pittoresque que l'épopée des barbudos mais certainement plus reposant. En outre, il y gagnera certainement la magnanimité des commentateurs qui salueront d'autant mieux ce retrait assumé dans un éclair de lucidité qu'ils mettront en balance les avancées du castrisme avec l'insanité d'un régime qui, par la seule volonté de son chef, aura maintenu un peuple dans la peur, la souffrance et le dénuement.

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