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l'éternité plus un jour
7 mars 2008

Les élections municipales

Dimanche, la France vote. C'est le premier retour aux urnes depuis l'avènement de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République et de sa majorité à l'Assemblée nationale. Du temps du septennat, on appelait cela des élections intermédiaires. A leurs résultats, le pouvoir central pouvait juger de son usure et engager un mouvement pour retrouver une vitalité. Le retour de Charles de Gaulle avait été suivi d'une défaite de son camp aux municipales de 1959. Valéry Giscard d'Estaing avait connu une même désillusion lors du scrutin de 1977, tout comme François Mitterrand en 1983.

Au delà de leurs spécificités, locales ou nationales, les consultations électorales expriment, souvent avant toute chose, les ressentiments du moment. Les listes qui relèvent le plus discrètement du monde, de la majorité présidentielle, s'apprêtent à pâtir, dimanche prochain et celui d'après, des humeurs d'une opinion résolue d'avoir trouver le bouc émissaire idéal en la personne du Président de la République qui l'a d'ailleurs bien cherché. Il serait néanmoins illusoire de trouver dans ce rejet nominatif la séduction ressucitée d'une gauche sans grâce et sans souffle.

Bien sur que Nicolas Sarkozy tiendra compte des résultats des élections municipales. C'est dire qu'il évitera un remaniement inutile, resserrera les rangs de ses conseillers et continuera les réformes sans craindre l'apparition d'une concurrence crédible et revigorée par une victoire annoncée. "Je me suis mis moi-même le dos au mur" aurait reconnu le Chef de l'Etat. Il a du métier et du temps pour passer l'obstacle. Si elles ont lieu, la conservation de Paris, Lyon ou Lille comme la conquête de Strasbourg, Toulouse voire Marseille n'alimenteront pas un projet politique de gauche pour demain. Clairvoyant, Arnaud Montebourg déclarait le 17 février dernier: "Si le parti socialiste gagne [les élections municipales], il y aura le risque que nous soyons paresseux une deuxième fois."

Quant à la résistance territoriale revendiquée par le même pour faire front face à l'absolutisme présidentiel, elle s'avèrera certainement de peu de poids face aux solides mutations imposées par le quinquennat ajoutées à l'implacable stratégie de conquête d'un candidat talentueux. Désormais, seul compte vraiment le rendez-vous de l'élection présidentielle. Aux régionales de 2004, la gauche avait fait un score de folie en emportant vingt régions sur vingt-deux. Ce succès avait été suivi d'une réussite équivalente aux élections européennes suivantes. Les dirigeants du Parti socialiste pouvaient alors se pavaner. Trois ans après et une élection présidentielle plus tard, cette euphorie était vite éteinte.

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