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l'éternité plus un jour
10 mars 2008

Les joies de l'entre 2 tours

Ils ont jusqu'à mardi, dix-huit heures, pour se parler, se séduire ou se menacer, s'amouracher ou se rejeter. Tels sont les petits plaisirs qu'offre le scrutin proportionnel à deux tours. C'est le système politicard dans son entier. Il n'est plus temps de gloser sur les programmes ou d'avancer des idées. Les projets ont s'en fout. Les promesses on les oublie. Les électeurs on s'en bat l'oeil. Seules comptent les questions triviales pour les places et les postes. Merveilleuses tractations dans les couloirs, derrière les tentures aux heures sombres de la nuit. Combien tu pèses? Qu'est ce que tu veux? Qu'est ce que je te donne? Qu'est ce que t'accepte?

Tout est donc dans l'art de la fusion. Les stratégies globales pensées au siéges des partis s'entrecroisent avec les intérêts locaux dans des arborescences inexplicables. L'art consiste à les rendre acceptables. A ce jeu, le Modem excelle et son leader exulte. A ce jeu, enfin il existe, il pèse, il compte. Parti en devenir, il lui faut des élus, il ira sans coup férir du côté de la victoire.

Deux phénomènes semblent venir accentuer l'archaïsme de la proportionnelle que certains inconscients veulent réhabiliter au niveau de la représentation nationale. D'abord, on dirait que beaucoup de villes ont donné la victoire à une équipe dès le premier tour. Un choix vite ficelé est souvent source d'efficacité et de cohérence. Ensuite, pour les listes restées en rivalité au second tour, la chose est la plupart du temps entendue. En fonction de l'endroit où l'on se place, un ballottage est toujours favorable. Seules quelques villes demeurent sujettes à un basculement qui donne au scrutin proportionnel à deux tours le sel d'un folklore politique suranné et offre à certains le sentiment d'exister.

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