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l'éternité plus un jour
18 mars 2008

Du bien fait de la disgrâce en politique

Dans les hautes sphères de la politique, la disgrâce s'accompagne souvent d'un lot de consolation. Il suffit de vouloir se défaire de quelqu'un pour ne pas, en prime, s'en faire un ennemi héréditaire. L'Etat offre à la discrétion du pouvoir des nominations flatteuses et profitables.

Ainsi, François Léotard qui vient malencontreusement se rappeler au bon souvenir de ses concitoyens, avait su négocier habilement le terme de sa carrière politique pour se consacrer à l'écriture. Son pamphlet indigeste n'en est que plus pathétique. Pour prix de son renoncement, il avait, à l'époque, obtenu de Jacques Chirac d'être nommé dans le corps très envié, et très rémunérateur, de l'inspection des finances. Naturellement, la compétence de François Léotard n'était pas en cause pour cette nomination qui fut entérinée au Conseil des ministres du 19 décembre 2001. A l'époque, Jacques Chirac n'avait pas évacué l'idée de sa candidature à sa succession. Dans cette perspective, il ne devait rien négliger et notamment pas une déshérence atrabilaire des ennemis les plus farouches de son camp qui aurait pu se retourner contre lui.

Georges-Marc Benamou, lui aussi se pique de mélanger politique et littérature dans son personnage d'intrigue, de réseau et de controverse. Homme d'influence, il gravite parmi les gouvernants sans égard pour les alternances qui donnent de la force aux convictions. Figure de la gauche caviar sous l'ère de François Mitterrand, il n'a pas paru dépareillé sous Nicolas Sarkozy, à l'ère du bling-bling. Il est de ces spécimens qui ont l'art de la contorsion pour épouser sans scrupules les contours de l'ouverture et se repaître des fromages de la République. Ainsi face à l'utilité douteuse de son rôle, l'ex-conseiller culturel du Président de la République a rudement bien négocié son départ. Considérant qu'après avoir fait mine de servir, il n'était pas superflu de se servir, il va prendre la direction de la Villa Médicis. Cette nomination usurpée vaut mieux par la force de l'entregent de son bénéficiaire que par ses compétences avérées.

De même, David Martinon qui "ne fait plus parti du dispositif" a dû trouver une échappatoire peu glorieuse mais somme toute rémunératrice. Ayant pris en pleine face la violence des coups que la politique est capable d'assener à ceux qui partent au combat sans leurs propres forces en s'illusionnant de l'adoubement qu'on leur accorde, il va tenter d'oublier l'outrage sous des cieux plus cléments. Rien de tel qu'un poste de consul aux Etats-Unis pour estomper la disgrâce et voir venir des temps plus sereins.

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B
Bon mot de J.P. Raffarin, ce matin, au micro de RTL sur G.M. Benhamou: "Les mitterrandiens sont bien traités".
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