La défense du Président de la République
Acculé face à une contestation galopante, le Président de la République tente des échappatoires sympathiques. Sans détour ni faux semblant, il s'en est ainsi pris à son prédécesseur, celui-là même qui "mit vingt et un ans à se faire élire". C'est son style et c'est pour ça qu'une infime minorité de français, revenue de toutes les illusions convenues d'une campagne électorale, l'apprécie encore.
Forcément la critique du chiraquisme est précoce et l'on attend avec impatience la prosopopée des historiens pour attester avec eux du vide sidérale - le non à la guerre en Irak excepté - d'un septennat auquel se raccroche miraculeusement un quinquennat et sa réforme des retraites. Conquérir le pouvoir pour durer en endurant. La règle est simple. Les deux précédents Président en furent respectueux au point d'en convertir la pratique en oeuvre d'art. Encore une fois, l'avènement du quinquennat donne une autre mesure au temps. Nicolas Sarkozy l'a bien compris. Désormais le risque est l'apanage de la fonction présidentielle, parce que la responsabilité, c'est l'action et l'immobilisme c'est la mort. Pour qui veut marquer son passage, il n'est plus temps de "donner du temps au temps". Au yeux de l'histoire, c'est assurément plus risqué.
Bien sur que Nicolas Sarkozy a raison de critiquer Jacques Chirac, la dissolution, la cohabitation, l'immobilisme, les affaires abracadabrantesques, Clearstream, tout ça...quand bien même la rupture est plus facile à manier en promesses qu'en actes.