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l'éternité plus un jour
9 mai 2008

Triste Liban

Une fois de plus, le Liban sert de dérivatif aux problèmes du Proche-Orient.

Du conflit Israélo-palestinien aux menaces nucléaires de l'Iran en passant par le différent territorial du plateau du Golan, on va tout occulter pour se focaliser sur le pays du Cèdre en ébullition. Ce petit pays qui subit sur son sol des conflits qui le dépassent redevient la plaine de jeux fertile des despotes fanatisés laissés à leur instincts communautaristes et belliqueux par une élite libanaise impuissante à remettre le pays sur ses rails institutionnels depuis plus de six mois, malgré une majorité politique incarnée par l'alliance du 14 mars.

Un retour à la guerre civile au Liban n'a jamais été aussi proche. Le Hezbollah contrôle la moitié de Beyrouth et on apprend médusé que son excès d'humeur guerrière dépend du contrôle d'un réseau de télécommunication que l'Etat lui conteste. Face à la détermination et la démonstration de force du parti Chiite, on voit mal qui pourrait stopper l'issue dramatique de ces événements récurrents dans l'histoire libanaise. La communauté internationale regarde les choses se déliter depuis trop longtemps. Rappelons son immobilisme en juillet 2006 face à une agression israélienne disproportionnée, dangeureuse dont la pleine puissance du Hezbollah, aujourd'hui mise en pleine lumière, prouve l'inéfficacité. En cinq ans, les Etats-Unis ont montré leur incapacité à influer positivement sur le Proche-Orient quand bien même ils en auraient véritablement envie. L'administration Bush est grillée et, malgré l'initiative courageuse de Jimmy Carter d'aller parler avec le Hamas et la Syrie, l'élection présidentielle qui aura lieu en novembre gèle toute initiative américaine. Les initiatives françaises, de la Conférence internationale sur la reconstruction du Liban lancée par Jacques Chirac en janvier 2007, à la médiation généreuse de Bernard Kouchner pour rapprocher les points de vue, n'ont pas donné toute leur mesure. L'Union européenne est comme de bien entendu aux abonnés absents et l'ONU n'offre que sa lucidité désarmée pour envisager, d'ores et déjà, l'interventionisme sanitaire qui suit chaque carnage libanais.

De fait les protagonistes qui tournent autour du Liban peuvent rire sous cape de leur influence préservée au péril du peuple libanais. En tirant des ficelles opportunes jamais rompues, la Syrie se réjouit certainement de montrer aux yeux de tous que son pseudo retrait du Liban, obtenu sous une contrainte humiliante par la communauté internationale, n'a rien arrangé, bien au contraire. L'Iran fait dévier les regards suspicieux de l'ONU sur ses velleités nucléaires en jouant de son influence reconnue, jusqu'à un certain point, sur la vie politique libanaise pour mieux s'affirmer comme un acteur incontournable au Proche-Orient porté par un axe Chiite dominateur. Quant à Israël, il retrouve de nouveaux motifs bienvenus en faveur d'une action sécuritaire. Il n'est plus temps, de s'enfoncer dans des débats internes sur les errements de juillet 2006. Par surcroît, les menaces d'un Liban déstabilisé à sa frontières nord, outre qu'elle révèle un véritable danger inacceptable pour le pays, offrent aux dirigeants israéliens un bon argument pour éloigner davantage l'aboutissement équitable d'un processus de paix chimérique avec les Palestiniens.

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Commentaires
G
Vous avez tout à fait raison et je regrette d'avoir été mal compris. Evidemment, si Israël n'avait pas d'ennemis, les choses seraient plus simples.<br /> Par le mot agression, il fallait comprendre le caractère démesuré des représailles engagées par Israël. Durant trente deux jours, un déluge de feu s'est abattu sur le Liban. Israël a mêmeutilisé des armes prohibées destinées à faire le plus grand nombre de victimes civiles: 1200 morts et environ 3360 blessés.
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T
L'auteur de l'article doit-être un analphabète politique.Parler de l'agression israelienne sans mentionner auparavant les 2 soldats enlevés et les 6 autres tués par le Hezbollah montre à l'évidence son parti pris.Je rappelle à toutes utiles à l'auteur de l'article que Nasrallah lui-même à déclarer"Qu'il n'aurait jamais agit de la sorte s'il avait deviné la riposte terrible Israelienne"Je ne cherche pas à excuser Israel mais à être honnête avec les faits.
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