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l'éternité plus un jour
28 mai 2008

L'éditorial du Monde

A cause du "carpet bombing" que le Président de la République nous inflige comme rythme de ses réformes, on en avait oublié celle qui concerne la nouvelle télévision publique. C'est regrettable tant sa genèse, est issue d'une conférence de presse mémorable sur les perspectives d'une politique de civilisation. Nicolas Sarkozy avait envisagé de rompre avec la publicité comme financement des chaînes de la télévision publique et d'en faire, par la même, un gage de leur qualité retrouvée. Pour le moins, le propos avait surpris comme il sied à tout élément d'une rupture assumée. Cette omission est également inconvenante par égard pour Jean-François Copé qui trouve le temps de présider une Commission ad hoc selon les modalités voulues par le Président de la République pour engager les changements dans le respect des expertises et du pluralisme.

Soucieux de se raccrocher à un climat politique tendu, le Monde présente son éditorial sous l'angle des bisbilles partagées entre Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. Il suffirait que ce dernier présente l'idée, on ne peut plus originale, d'une augmentation du montant de la redevance de l'audiovisuelle pour que le Président de la République s'y oppose tout net. Face à la déliquescence de l'audiovisuel public et devant l'éclosion d'une offre alternative de plus en plus conséquente - les jeunes passeraient plus de temps sur leur ordinateur que devant un écran de télé -, Jean-François Copé et sa clique reprennent les vieilles recettes pour alimenter un puit sans fond. En fait, leur préoccupation première touche peu à la qualité des programmes, aux attentes des téléspectateurs ou à la considération des contribuables. Dans le premier rendu de leurs pistes de réflexion, il est écrit en bonne place:"La Commission a en revanche souhaité se prononcer dès aujourd’hui :Par respect pour France Télévisions et ses salariés qui doivent, sans attendre, avoir l’assurance que nous garantissons l’avenir financier de l’entreprise, à court et moyen termes."

Le Monde a forcément choisi son camp. Il critique vigoureusement le Président de la République. Pour autant, et heureusement, il reconnaît les défaillances avérées de l'audiovisuel public: "France Télévisions n'est certes pas une vache sacrée. Elle n'est pas un modèle de bonne organisation, tant ses structures sont empilées et stratifiées. Pas davantage un modèle de bonne gestion, avec ses 11 000 salariés et son dédale de statuts et de "placards". Beaucoup s'accordent sur la nécessité d'une profonde modernisation". L'avis du Président de la République est peut-être "inconséquent", tant que Jean-François Copé et ses amis n'auront pas été au bout de leur oeuvre originale. Il n'empêche. En invoquant d'ores et déjà une hausse de la redevance, le Président du groupe UMP de l'Assemblée nationale n'est pas aller cherché "avec les dents" les moyens novateurs du futur modèle économique de France Télévision. Il est par surcroît dommage que le Monde prenne le parti de ce manque d'imagination patent.

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