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l'éternité plus un jour
2 juillet 2008

L'audiovisuel public en ébullition

C'est rien de le dire. Dans notre pays, les rapports confus entre les politiques et les médias sont un générateur démultiplicateur de débats passionnels où l'invective outragée des uns affleurent à la moindre velléité réformatrice des autres. Quand, par surcroît, c'est Nicolas Sarkozy qui allume la mêche, c'est un vrai feu d'artifice d'incantations phantasmatiques qui paraissent totalement surannées au regard de la mutation du paysage audiovisuel et de l'ampleur d'internet comme espace ouvert à tous les vents. Elles sont pourtant dramatiquement brandies comme des ex voto face aux menaces qui péseraient sur la liberté d'expression dans notre pays. Ne croyez pas que j'en rajoute. Vous n'avez qu'à aller voir place de la Bourse, à Paris, la banderolle placée au fronton de l'Agence France Presse.

S'agissant de la télévision publique, le Président de la République a parlé d'évidence en réclamant des programmmes qui se distingueraient avantageusement de la télévision privée. Pour lui répondre, le Président de France Télévision, Patrick de Carolis, explique que c'est "faux, stupide et profondément injuste". Or qui présente le transfert de Julien Courbet de TF1 vers France 2 comme une prise de guerre?

En écoutant Patrick de Carolis, ce matin sur RTL, menacer on ne sait qui de sa démission, on avait le sentiment que cet homme en était resté à l'époque de l'ORTF. D'ailleurs, nonobstant le rappel bravache de son éthique personnelle - "Jamais je ne soumettrai ma grille de programme à un visa venu de l'extérieur." -, il n'avait pas été gêné de se commettre avec la femme de l'ancien Président de la République, quelques mois avant de se porter candidat à la tête de France Télévision. Et il ose, aujourd'hui, prétendre qu'il n'avait pas le soutien de l'Elysée et que le CSA l'a choisi en tout indépendance. Pour mieux feindre de craindre la main mise du pouvoir politique sur les programmes de France Télévision et l'éventuelle nomination de son dirigeant par le Chef de l'Etat tel que le souhaite Nicolas Sarkozy, il a maladroitement fait référence à  Pierre Desgraupes, un vieux barbon certainement sympathique qu'on cite à chaque fois qu'on cherche une référence pour une télé de qualité. Nommé par le Gouvernement dans les années 1970, il est adulé pour être un symbole d'indépendance. Comme quoi l'idée de Nicolas Sarkozy n'est pas complétement attentatoire à une quelconque liberté.

Au delà de ses leçons de professionnalisme - "La télé, c'est un métier." -, on aurait aimé que Patrick de Carolis  nous explique comment sur le plateau d'une de ses chaînes, à quleques minutes d'une prise d'antenne en direct, il est possible de voler des images, dans le but de piéger et nuire. Comme par hasard, il y a quelques mois et sur la même chaîne, Rachida Dati avait été victime de la même malveillance dont les instigateurs trouvent avec le web un formidable relais à leur forfait.

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Commentaires
S
C'est sûr que sur TF1 on ne vole pas des images... On polit, on lisse et on enfile des perles pour mieux vendre l'image de Sarkozy. En télévision lorsqu'on parle de service public on ne parle pas de service d'état... ou alors on est en dictature... A vous de choisir !
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