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l'éternité plus un jour
16 juillet 2008

Le franc-parler de Nicolas Sarkozy

La politique, c'est l'art de convaincre. Voilà pourquoi, par tempérament, Nicolas Sarkozy y excelle bien mieux que tous ses rivaux du moment, en dénotant, et détonnant parfois, par l'usage immodéré d'un langage iconoclaste pour autant qu'il soit fait de sincérité et de vérité. Dans une tribune à sa gloire, parue en début d'années dans le Figaro, Jean d'Ormesson, enflammé et conquis, avait écrit: "Ce qui frappe, semble-t-il, dans la démarche du président, c'est moins le sens de la manoeuvre - qui est surement grand chez lui - que la force de la conviction." Son style est direct et il ne l'envoie pas dire. L'authenticité assumée de ses paroles vient appuyer sa compréhension des attentes citoyennes, fatiguées d'années d'indécisions et de renoncements. Il s'en est fait une religion et rappelle, comme ce soir dans le Monde, cette évidence implacable: "Ce qui met en  cause la démocratie française, c'est l'immobilisme, cet immobilisme qui conduit les gens au désespoir. Les français ne me demandent pas de réussir tout, il nous demande d'essayer".

De fait, il y a dans ce point de vue, la force d'une lucidité qui donne au Président de la République une profondeur qu'on voudrait trop facilement lui contester. "Mais qui peut dire que l'on peut vivre sans risque? Qui pourrait contester cette idée que la vie n'est faîtes que pour cela, prendre des risques?" Ces questions, il les a aussi posées au quarante trois chefs de gouvernement des pays engagés dans le beau projet de l'Union Pour la Méditerranée, dans son discours lors de l'ouverture du sommet de Paris.

Parfois le propos présidentiel prend moins de hauteur. Il n'en est pas moins percutant et révélateur d'un langage politique renouvelé qu'il a su sortir de sa guange compassée. On se souviendra, entre autre, de cette formule, nature et sans appel, lancée en début d'année devant des journalistes ébaubis par tant d'audace impudique en réponse à la question de son possible mariage avec celle qui n'était pas encore son épouse: "Avec Carla, c'est du sérieux"!

Pourquoi s'embarrasser de fioritures rhétoriques ou d'une langue de bois mal léchée quand on peut dire les choses sans détour. Le mieux c'est quand l'argument est imagé pour mieux frapper au coin du bon sens. Nicolas Sarkozy vient de donner un nouvel aperçu de son savoir-faire en résumant la façon dont certains parlementaires devront faire preuve d'esprit de responsabilité au moment de se prononcer sur la réforme des institutions: "Cette réforme, c'est comme le bac, on passe de meilleures vacances si on l'a que si on l'a pas". Il fallait la trouver celle là, car à la rentrée il sera temps de pointer les recalés qui s'en prennent toujours aux occasions manquées pour refuser l'audace et le risque.

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Commentaires
C
C'est vrai que pour parler, c'est un champion.<br /> Merci tout de même à ses nègres.
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