Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
25 septembre 2008

La défaite de Jean-Pierre Raffarin

Jean-Pierre Raffarin va-t-il me faire sortir de ma léthargie? J'espère, même si j'eus préféré que ce fut Benoît XVI. Sa personne m'inspire beaucoup. N'empêche, au rythme où va la vie, c'est le sort de l'ancien premier ministre qui m'attriste aujourd'hui, en même temps qu'il révêle un peu plus le caractère anachronique du Sénat pour ne pas parler d'anomalie.

Alain Gournac qui n'est pas expert en relations publiques pour des prunes, a bien exprimé le choix posé à ses coreligionnaires UMP et à lui, pour désigner leur candidat au plateau: "Nous avions deux très bon candidats. Un qui était meilleur à l'intérieur et un meilleur à l'extérieur. Les sénateurs ont préféré celui qui était meilleur à l'intérieur".

Voilà une maison de la République qui produit des travaux de grande qualité grâce à quelques têtes d'affiches besogneuses aidées d'une escouade d'administrateurs aussi chevronnée que réservée. Les rapports qu'elle publie, quel qu'en soit le sujet, sont extrêmement riches, tant dans leur approche pédagogique des problèmes que par la formulation de propositions. Il est fortement regrettable que tout ça n'ait qu'une faible audience et un impact mesuré dans le débat public. Nul doute que le prestige de la Haute-Assemblée y gagnerait.

Hélas, nonobstant l'obsolesence de la composition du collège électoral sénatorial qui interroge, ce travail de fond est entâché par la médiocrité des ambitions du cénacle sénatorial qui compte encore trop de tiges décaties et pas assez de jeunes pousses. Derrière leurs hauts mûrs, sous les dorures et les fresques qui gonflent leur orgueil, la plupart de ses membres préfére rester recluse. Ils sont avant tout soucieux de cet entre-soi suranné qui s'appuie sur des réseaux sinueux, souterrains et confraternels pour mieux servir de petits intérêts particuliers loin des préoccupations du pays. La torpeur des lieux, l'apathie du plus grand nombre des locataires dont le bail s'étire mollement, facilite ces usages bien commodes qui n'ont pas besoin de publicité.

Assurèment, Jean-Pierre Raffarin connaissait ce jeu d'ombres. Néanmoins, il aura, semble-t-il, tenté de passer outre en proposant ouvertement un souffle de modernité, notamment pour tenter mettre le Sénat en phase avec la réforme des institutions. A quoi bon, lui ont répondu ses collègues les plus conciliants. Les autres ont trouvé mille motifs de vengeance à l'égard d'un homme qui, pour beaucoup aura eu une destinée au dessus de ses mérites. Sans faire injure à Gérard Larcher qui s'en fout, les Sénateurs UMP ont préféré la modestie bonhome comme gage de leur tranquilité paisible.

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité