Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
16 novembre 2008

L'état du Parti socialiste

Il faut vraiment croire à son destin présidentiel pour briguer la direction d'un Parti socialiste racornit. Au soir d'un Congrès qui n'aura servi à rien qu'à ringardiser les moeurs obsolètes d'un parti en perdition, la question est bien de savoir dans quel état le prochain Premier secrétaire va récupérer le P.S..

Après plus de dix années à sa tête, François Hollande s'en tire avec un bilan peu glorieux. A force de louvoiements qui ont fini pas dévoiler une impuissance enrobée dans un excès d'optimisme, il aura confondu pendant tant d'année rassemblement et synthèse. Alors qu'après "rassemblement" justement, le mot le plus usité tout au long du raout rémois fut sans conteste "unité", ancien titre de son organe de presse, le PS est frappé d'une insincérité profonde. Il est assez incompréhensible qu'à l'issue du Congrès de Reims, le deuxième parti de France soit incapable de sortir d'un processus démocratique engagé depuis des mois - vote des militants sur des motions programmatiques complété par une phase de négociation entre leaders de ces motions - avec une colonne vertébrale. François Hollande pourra toujours se féliciter que la parole revienne aux militants - ils éliront jeudi le Premier secrétaire au scrutin majoritaire -, mais personne n'est dupe de l'impuissante léthargie qui génère un tel niveau de fragmentation et conduit le Parti socialiste à s'enfermer dans ses contradictions.

Outre l'issue désastreuse du Congrès, des événements de l'histoire récente attestent de cette réalité. Par deux fois, le Parti socialiste s'est lancé dans un exercice de clarification: lors du référendum interne sur la Constitution européenne et avec la primaire visant à désigner son candidat à l'élection présidentielle. Dans les deux cas, la décision collective n'a été ni défendue ni assumée. Elle est bien fragile, et avec elle ses dirigeants, la formation politique qui accepte de se laisser balloter de division en renoncement au gré des courants qui la compose.

Il n'est même pas sûr que Nicolas Sarkozy ait quelque chose à gagner d'un parti socialiste qui se donne l'image d'une ambulance sous prétexte qu'il faudrait lui tirer dessus pour gagner. Ce serait engraisser deux hommes en embuscade. Chacun à leur manière protestataire, Olivier Besancenot et François Bayrou ramassent les miettes de la désillusion qu'offrent les errements d'un Parti socialiste en spéculant sur sa destruction.  Incapable de s'offrir une stratégie qui servirait une alternative crédible, le Parti socialiste n'a pas fait sa part du chemin qui conduit à un système politique bipartisan. Aujourd'hui, il manque un copain de jeu à l'UMP. 

Publicité
Publicité
Commentaires
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité