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l'éternité plus un jour
22 novembre 2008

Triste Parti Socialiste

Le duel de dame qui tourne à l'aigre amène trois remarques faciles.

D'abord, quand il le veut, le Parti socialiste sait faire l'actualité. Comme une série télé dont on se passe avec avidité les épisodes en boucle, il sait fort bien tenir en haleine l'observateur curieux des moeurs démocratiques et des jeux politiques en le faisant veiller à des heures indues. Il n'est pas exclus que le président de la République finissent par en porter ombrage alors qu'il s'échine à de nobles tâches d'une autre envergure. Reste que l'UMP aurait bien tort de se réjouir trop vite d'une implosion du Parti socialiste. Dans le cas d'une balkanisation de l'opposition à Nicolas Sarkozy, on connait déjà l'opportuniste qui pourrait être présent au second tour de l'élection présidentielle de 2012.

Ensuite, n'en déplaise au tenant d'une orthodoxie austère, Ségolène Royal confirme sa stature de leader prométhéen qu'elle tire de sa candidature en 2007. “J’ai engagé un profond renouvellement de la vie politique“ avait-t-elle déclaré sans remord ni scrupule, le soir de sa défaîte. Cette expérience considérable impose sa légitimité. Elle nourrit sa détermination farouche à aller au bout du chemin mitterrandien qu'elle s'est traçé. Il remonte au moment où les militants socialiste ont décidé de la choisir comme leur plus haute représentante au terme d'un processus démocratique - les primaires - dans lequel elle s'était pourtant engagée à reculons. Cette femme qui n'était pas à la hauteur de son rôle en 2007 va travailler. Elle a la volonté de s'améliorer et d'innover. Elle est entourée d'une garde montante composée des meilleurs éléments - Arnaud Montebourg, pourquoi l'as tu abandonnée? - sur lesquels un leader peut s'appuyer pour conquérir le pouvoir. Par surcroît, tout en sachant l'utiliser habilement, elle a subit une telle haine de ses propres amis qu'elle en est devenue sympathique. Vu d'où elle partait sur ce registre, c'est peut-être le plus grand profit qu'elle aura tiré de cette période trouble.

Enfin, cette piteuse élection du Premier secrétaire vient en exergue du lamentable et décevant bilan de la direction sortante du Parti socialiste. Sans ligne idéologique claire ni discipline interne respectée, balloté par l'agilité politique de Nicolas Sarkozy et sa pratique habile de l'ouverture, le premier parti d'opposition avait déjà perdu une bonne part de sa crédibilité. En s'enfermant dans des règles de démocratie interne, vertueuses en apparence, il s'est ridiculisé. Au delà de l'intensité dramatique du spectacle et des unes de la presse, les batailles de motions et la commission nocturne des résolutions composent la touche finale d'une tradition folklorique surannée d'un vieux Parti.

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