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l'éternité plus un jour
15 mars 2009

Alain Bashung 1948-2009

Comme toujours en pareil émotion, la gorge se serre un peu et on dit que c'était l'un des derniers poètes vivants ; ultime vertige de l'amour porté à un artiste qui aura su transcender les âges, les styles et les genres pour baliser notre existence sans rien laisser paraître. Les dernières victoires de la musique ont eu beau avoir quelque chose d'indécent et de pathétique à l'approche de sa fin, les récompenses et l'hommage qu'il y reçut comme un dernier adieu qu'il n'eut pas fallu manqué, n'étaient pas usurpés.

De lui, il y a foule de chansons à réécouter et à réentendre. Son répertoire brasse plusieurs succès populaires. Ses titres mélangent des mélopées travaillées à l'air du temps et plaquées sur des rimes riches pour en faire des musts académiques. il a également su s'adjoindre des morceaux de choix avantageusement piqués à d'autres, des mots bleus de Christophe au voyage en solitaire d'un autre poète maudit sur les bords,  de la version française crédible d'Hey Joe jusqu'à in Night In White Satin. C'est la force des grands que de laisser une voix pour tendre vers l'éternité. Celle d'Alain Bashung portera-t-elle jusque là?

Le meilleur ami de Gaby qui le lui rend bien, a longtemps laissé planer le doute sur le niveau de son art ; un manque de crédibilité matiné d'une certaine réserve et assortie à un registre mal identifié. Il pouvait se donner à voir comme un dilettante de passage. C'est sur le tard que l'artiste a su faire fructifier sa petite entreprise, imposer son élégance et se montrer Volontaire. Toujours sur la ligne blanche, il a finit par faire éclater son endurance, sa capacité à rebondir, notamment après sa rupture risquée avec Boris Bergman. Malgré ses succès faciles, il n'aura finalement pas concéder grand chose à ses goûts éclectiques pour des expériences hors genre, parfois à connotation mystique ; Osez Joséphine. Finissant en couleur bleu pétrole, Alain Bashung aura peut-être atteint la perfection. On peut le penser. C'est l'arrivée du tour (un must) d'autant plus douloureuse quelle s'achève sur du sublime et du forcément prémonitoire:"un jour je parlerai moins Jusqu'au jour où je ne parlerai plus, un jour je courrirai moins Jusqu'au jour où je ne courrirai plus".

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Commentaires
F
Bravo pour cet hommage, et puisqu'on est sur un blog politique, Bashung avait dit dans une interview qu'on a pu relire ces jous derniers qu'il ne comprenait pas pourquoi les hommes politiques aujourd'hui opposaient à ce point l'utopie au pragmatisme et que toute son oeuvre se nourissait des deux.
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B
Bel hommage.
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