Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'éternité plus un jour
23 juillet 2009

une sombre histoire de sondage

Il est toujours stupéfiant de constater l'engouement avec laquelle la presse s'emploie à redécouvrir l'éternel recommencement. A chaque polémique attachée aux pratiques élyséennes depuis deux ans, la presse qui ne l'aime pas, s'ingénie à dénoncer une innovation condamnable qu'il faudrait inscrire sans barguigner au débit de Nicolas Sarkozy. C'est à croire que le principe de la rupture, tant vantée par le candidat de 2007, n'a jamais aussi bien infusé que dans la tête des journalistes.

Qu'il s'agisse de maîtriser l'information ou d'orienter la communication, l'Elysée a toujours été une plaque tournante au même titre que les plus hauts lieux de pouvoir et de décision. Alastair Campbell qui accompagna Tony Blair durant son règne, avait une formule sans nuage pour justifier cette maîtrise. "Il faut faire la météo" disait-il. D'autres parlent de storytelling. Naturellement, l'usage a ses pratiques dont les experts savent aussi se faire maître chanteur. Ce n'est pas pour la gloire qu'ils passent pour des gourous. Chez nous, il y en eut même un qui eut la force de servir deux Présidents successifs de couleur politique différente. Feu Jacques Pilhan, considéré comme un professionnel chevronné, ne fut pas gêné de vendre ses services, certainement lucratifs, à Jacques Chirac après avoir couvert de son expertise l'expression de François Mitterrand. Pour avoir théorisé la rareté de la parole politique au point qu'on eut pu penser qu'il coachait "des rois fainéants", Jacques Pilhan n'a certainement pas dû travailler au doigt mouillé. Comme les autres, il lui fallait abreuver son oracle aux perceptions de l'opinion.

Les sondages imprègnent toute décision d'envergure comme le bâton soutient le marcheur. Par des études de mesures savantes, on fait dire à l'opinion des choses qu'elle n'aurait même pas imaginées avant d'y souscrire. S'interroge-t-on sur le travail du dimanche qu'une enquête sondagière vous révèle sérieusement la façon dont il faut comprendre la chose et se laisser convaincre par l'option majoritaire. La vérité s'établit à coup de pourcentages qu'on incline en fonction de ses volontés comme l'avait conceptualisé Edward Bernays, pour son meilleur profit: "la manipulation consciente et organisée des habitudes et des opinions des masses est un élément essentiel des sociétés démocratiques".

Reste que dans la polémique élyséenne, le plus extraordinaire c'est qu'elle est allimentée à partir d'une démarche vertueuse du Président de la République. Loin des pratiques obscures et non moins dispendieuses de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a pris l'initiative de solliciter la Cour des Comptes pour évaluer le bon usage de sa dotation. Il faut bien donner des os à ronger aux socialistes.

Publicité
Publicité
Commentaires
T
J'ai trouvé fort intéressant le rapport de la cour des comptes que j'avoue n'avoir jamais regardée. J'ignorais qu'il avait fallu mettre en place une procédure de comptabilité analytique voire même un contrôle de gestion ! toute chose assez banale dans le privé.<br /> Je suis étonnée par le compte de résultat. Un solde de 20 OOO euros c'est peu par rapport aux sommes brassées. Peut-être le signe d"une grande maitrise du budget.<br /> BOn WE
Répondre
l'éternité plus un jour
Publicité
Archives
Publicité