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l'éternité plus un jour
27 juillet 2009

Sauver le soldat Lefebvre

Le malaise vagal du Président de la République aura-t-il raison du sauvetage du Frédéric Lefebvre? C'est la questions avec la mise en suspend du mini remaniement qui devait lui trouver un point de chute. Alors qu'André Santini - 69 ans tout de même - a décidé de récupérer son siège de député des Hauts-de-Seine, que faire du vibrionnant porte-parole de l'UMP, et porte flingue du Président, entré au Palais-Bourbon, en juin 2007, à la faveur de la promotion gouvernementale du Maire d'Issy-les Moulineaux?

Parce que cette contrariété pour une reconversion annoncée - il a été dit que le Président ne le laisserait pas tomber -  risque de plomber ses vacances, une chose étonne sur la manière dont Frédéric Lefebvre a concocté son deal avec André Santini. Vu d'où il venait et avec les soutiens qu'il avait, comment n'a t-il pas pu lui soutirer l'engagement de lâcher définitivement l'affaire en renonçant à récupérer son siège quand bien même sa mission gouvernementale viendrait à expirer prématurément? Pour l'encourager, il aurait même pu arguer d'evntuels rendez-vous judiciaires, qui pourraient, dit-on, venir garnir l'agenda de l'ex Secrétaire d'Etat à la Fonction publique.

Dans une situation comparable, Nathalie Kosciusko-Morizet avait eu plus de chance. Cornaquée par l'Elysée version Jacques Chirac, elle avait obtenu la suppléance de Pierre-André Wiltzer dans la 4ème circonscription de l'Essonne aux législatives de 2002. Une fois l'élection gagnée, il s'était vu opportunément confier le poste de Ministre chargé de la Coopération et de la Francophonie dans le premier Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin libérant ainsi son siège. Or dès le premier remaniement venu, notre homme que tout le monde à oublié, sauta. Il était dès lors perdu pour la politique n'ayant pas l'outrecuidance ou la force d'exiger la démission de Nathalie Kosciusko-Morizet pour reprendre sa place. Il faut dire qu'à l'époque la loi était encore mal faîte puisqu'un ministre démis de ses fonctions devait provoquer une élection législative partielle, au résultat toujours hasardeux, pour pouvoir récupérer son siège.

S'agissant de Frédéric Lefebvre, son départ de l'Assemblée nationale est finalement une mauvaise chose pour l'animation des débats. Rarement un député n'aura réussi à s'imposer aussi vite dans le marigot parlementaire. En peu de temps, il a su trouver son rôle. Rapidement, il a pu faire entendre une voix singulière quand bien même, elle portait souvent avec outrance et démesure, parfois avec mauvais goût. Allant jusqu'à irriter quelques belles âmes de son camps, il savait néanmoins trouver la répartie marquante dans un combat politique qui se joue parfois au delà du registre compassé d'échanges aseptisés. Comme l'a excellemment écrit Ariane Chemin, grâce à qui je lis désormais le Nouvel Observateur avec plaisir: "Fréderic Lefebvre ne recule devant aucune attaque et ne craint pas d'hystériser la politique". De fait, il a été à la bonne place et dans le bon rôle à l'Assemblée nationale. Son titre de porte parole de l'UMP n'aurait certainement pas suffit à donner de l'écho à ses propos et permis de forger l'aura qu'il s'est acquise. La présence dans l'hémicycle, onction du suffrage universel, quand bien même il agissait en suppléant, donne une autre valeur à l'expression. Il n'est pas sûr que là où il aille, il soit toujours aussi efficace et demeure aussi redoutable, dans la répartie politicienne comme dans le mauvais goût.

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