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l'éternité plus un jour
28 août 2009

La rentrée judiciaire

Je ne sais pas ce qu'en pensent d'éminents juristes, mais l'intevention radiophonique du Procureur de la République de Paris parait curieuse. Jean-Claude Marin a donné l'impression de venir au micro de Jean-Pierre Elkabbach faire l'article sur la rentrée judiciaire au même titre que d'autres s'invitent dans les médias pour vanter les nouveautés de saison.

Ainsi Jean-Claude Marin s'est justifié sur sa "montée à l'audience" dans l'affaire Clearstream. Il a, par la même, détaillé son intime conviction en qualité d'accusateur public. S'il n'a fait qu'enfoncer des portes ouvertes sur le rôle et l'attitude de l'ancien Premier ministre impliqué dans cette affaire, n'eut-il pas été séant d'accorder la primeur de son expression à la Cour de justice? Jean-Claude Marin a également évoqué l'affaire Julien Dray. C'est un morceau de choix à venir dans le calendrier politico-judiciaire. Là aussi, il n'y a donc pas de raison de ne pas lui donner un éclat particulier en précisant les détails de la procédure. La justice est publique. Elle n'a rien à cacher.

Enfin, sur dix minutes d'entretien la moitié fut consacrée aux suites judiciaires, et romanesques, des frasques de Frédéric Beigbeder sur un capot de limousine. Le Procureur de la République de Paris s'est offusqué qu'on puisse laisser croire que, parce qu'il était connu, le célèbre auteur ait pu avoir subi une garde à vue plus dure et plus longue que n'importe qui. Car enfin, Frédéric Beigbeder n'est pas n'importe qui, son frère s'est fait décoré de la légion d'honneur par le Président de la République. C'est donc pure romance de laisser croire qu'un policier ait pu lui dire: "Vous êtes connu du grand public, vous donnez un mauvais exemple. On peut se permettre d'être plus sévère avec vous qu'avec un autre." De même c'est pure fiction d'imaginer que "Jean-Claude Marin veut donner une bonne leçon de claustrophobie à un "people qui n'a pas fermé l'oeil de la nuit". Du coup on ne sait plus si Fréderic Beigbeder se plaint du sort prétendument injuste que l'institution judiciaire lui aurait réservé dans un livre vérité, ou si ce sont les usages classiques et les conditions "normales" d'une garde à vue qu'il entend dénoncer dans un brûlot accusatoire. Autofiction ou littérature engagée AU PAYS DES DROITS DE L'HOMME? Peu importe. Dans les deux cas, un léger parfum de scandale est vaporisé sur la braise médiatique ou quand la rentrée judiciaire s'invite dans la rentrée littéraire. 

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