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l'éternité plus un jour
17 novembre 2009

La bronca des Maires de France

Il y a deux moments dans l'année où la Province s'invite à Paris ; le salon de l'agriculture en février et le congrès de l'association des Maires à l'automne. A chaque fois, des hommes hilares et à la mine couperosée, investissent la ligne du 12 du métro jusqu'à la porte de Versailles. On peut voir, dans ce déferlement débonnaire, la France éternelle prise dans les rets de son immuable identité nationale confectionnée en image d'Epinal. En variété de fromages comme en nombre de communes, nous sommes indépassables. De ce trophée que personne ne nous envie dans un monde où la modernité est ailleurs, nous tirons une triste et coûteuse gloriole.

Dans l'arène du parc des expositions, le Premier ministre est descendu courageusement. N'oublions pas qu'il est souvent plein d'abnégation, de talent et d'efficacité pour assumer, derrière le Président de la République, le service après vente de la rupture: "le statu quo, même s'il est imparfait, il a un mérite, il est connu. La réforme, elle, elle charrie toujours une part de doute, jusqu'au jour où elle s'installe et produit ses effets".

A force de se goberger des vertus de la décentralisation, on est aller au bout de n'importe quoi. Gabegies et prébendes ont fait florès au nom de la proximité et des particularismes locaux. Ces valeurs sont aujourd'hui éculées. Elles profitent à quelques uns, dont les meilleurs se retrouvent en haut de la pyramide. Le maillage territorial leur permet de tisser leur pelote. Elle leur offre quelques pouvoirs auprès d'une clientèle fidèle sans leur interdire de pleurer sur les difficultés de leur sacerdoce. Si l'élu local a de quoi pavoiser dans son pré-carré, il aime bien, l'écharpe tricolore en bandoulière, venir pousser un coup de gueule à Paris contre la technostructure énarchique.

Il faut en finir avec cet Etat administratif en mille feuilles où chaque étage se mêle de tout pour finalement être responsable de rien. François Fillon a dit tout ça avec ses mots et son style dont la sobriété est conforme à l'enjeu d'un temps de crise ; moins d'administration et plus d'entreprises, moins de dépenses de fonctionnement et davantage d'investissement. Sur ces critères, la suppression de la taxe professionnelle et la réforme territoriale ont vraiment un sens. Pourvu que les cris d'orfraie des élus locaux, sans douter du mérite qui, quelque part, les habitent, n'y fasse pas obstacle.

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