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l'éternité plus un jour
15 janvier 2010

Plateau télé

Bien longtemps que je m'étais laissé couler devant la télé comme hier soir. Je tombe sur une Arlette Chabot courroucée. Vincent Peillon c'est déballonné. Honte sur lui! Il vient de la planter là avec Eric Besson et Marine Le Pen. Il n'y aura pas de troisième homme. Pour un soir, le Front National se retrouve seul opposant au pouvoir. Pour une fois! Qu'importe! Comme l'a fort habilement relevé sa contradictrice, Eric Besson sait jouer d'un même corps le militant UMP et l'âme damnée socialiste.

Reste que le débat a fait long feu. Il a laissé place à un match de boxe comme la télévision les affectionne à une heure de grande écoute. Eric Besson et Marine Le Pen étaient là pour cogner. Le premier n'a pas retenu ses coups et c'est autant le ministre de Nicolas Sarkozy que le socialiste défroqué qui frappait avec de la haine froide dans le regard pour masquer une jouissance intérieure. Il aura réussi à déstabiliser son adversaire dont le physique avenant cache effectivement mal la tournure de pensée archaïque. Et c'est d'un coup tous les efforts entrepris par la benjamine de Jean-Marie Le Pen pour rajeunir le Front National qui s'effilochaient sous notre regard dessillé. Ses phrases étaient lourdes d'une logorrhée si longtemps débitée par son père. Rien de nouveau.

La soirée continuait avec la première partie d'un film à la gloire de Lionel Jospin. L'ancien Premier ministre nous revient dans un plan média éblouissant, à l'écrit comme à l'image. L'homme paraît plus serein. Son expression qui frappe par un vocabulaire toujours choisi et des formules absconses tournées au conditionnel passé deuxième forme, a des accents primesautiers. C'est avec complaisance et assurance qu'il se raconte sans déplaisir. Il assène parfois des vérités déroutantes comme lorsqu'il évoque le tournant de la rigueur lors du premier septennat: "Ca nous a appris la complexité du réel". Le téléspectateur reste sur sa fin. La trajectoire dessinée par Lionel Jospin est finalement assez convenue. Rien n'est dit sur le dessein qui le projeta ainsi sur le devant de la scène politique. A croire que c'est le hasard des circonstances qui le rattrapa ainsi comme il aurait pu l'envoyer ailleurs. L'homme sait rester sous contrôle. Les failles ou zones d'ombre du personnage sont trop facilement passées sous silence. On aurait notamment aimé creuser davantage ses relations avec François Mitterrand qui s'amusa de lui mais qu'il osa finalement défier en se posant comme son impossible successeur.

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