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l'éternité plus un jour
8 juin 2010

Le cas DSK

Les fidèles relais du contre pouvoir n'en finissent pas de faire assauts médiatiques du cas DSK pour la prochaine présidentielle. L'intéressé s'agite en coulisse pour maintenir le soufflet. Il ne sait jamais: merveilleuse confidence qu'il avait lâché à ses proches en février: "Je suis encore dans une phase de réflexion, mais si on vous pose la question, dites que je réfléchis."  En politique, l'opportunisme est souvent le substitut déterminant à des convictions bien trempées.

Ces agissements irritants passent pour une grande naïveté de la part de la sphère socialiste qui se goberge de l'homme providentiel comme en son temps, elle avait voulu faire de Jacques Delors son vainqueur. De fait, le PS s'enfonce allégrement dans une double méprise.

Tout porte à voir que Dominique Strauss-Kahn qui détonne par une nonchalence naturelle et un dilletantisme brillant, n'a pas faim de présidentielle. Il est repu par la grâce de l'ouverture engagée par Nicolas Sarkozy dont il fut une proie facile dès l'été 2007. Or, dans la course à l'Elysée, l'appétit est une donnée majeure. Il n'est qu'à voir les parcours, erratiques dans le mouvement mais intangibles dans l'objectif, de François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Ils déconsidèrent les intentions d'amateurs qui se font tirer l'oreille par des amis trop pressants. De même, à la table socialiste, Ségolène Royal aura toujours de l'appétit. Avec son emprise sur le monde, le patron du FMI a, aujourd'hui, de quoi nourrir son ego sans penser à l'Elysée, tous les matins en se rasant.

Le second élément qui sied mal à la candidature de Dominique Strauss-Kahn réside dans le programme en charge de porter. Nonobstant le règne de l'image et la personnalisation iconique du pouvoir pour laquelle le patron du FMI n'est pas le plus malhabile, l'élection présidentielle renforce les clivages. Les postures s'enferment dans la radicalité. La victoire se trouve aux extrêmes. Par la même, les sondages orientés ne sont pas tout. Il faut savoir rassembler son camp  en lui donnant des gages au delà du raisonnable. L'inflexion intransigeante, protestataire et démagogique de Martine Aubry confirme cette évidence stratégique. Dans ce cas, et même si l'inverse est vrai, le grand argentier du monde, déguisé en père la rigueur venant jouer les agences de notation jusqu'au coeur des Etats européens - "J'ai convaincu les Européens qu'il fallait cet effort massif" - aura du mal à se faire un allié objectif de la gauche de la gauche.

Mais au delà de la naïveté socialiste évoquée plus haut, la vérité sur l'opération médiatique de Dominique Strauss-Kahn est peut-être ailleurs. Aujourd'hui c'est plutôt la trouille qui guide les édiles socialistes. Trois défaites successives à l'élection présidentielle font monter la pression parmi ceux qui craignent d'avoir à élargir la liste des loosers. C'est la raison pour laquelle le Parti socialiste s'invente des martingales qu'il voudrait aussi claires qu'une boule de cristal. Avec les primaires qui relèvent de l'inanité électorale dans un scrutin présidentiel à deux tours - au premier je choisi, au second j'élimine ; il n'y a pas de place pour les préliminaires, Dominique Strauss-Kahn constitue un dérivatif stérile et futile.

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