Les "bien-pensants" et la référence

L'anathème porté à la face de l'adversaire est un élément récurrent du débat politique. C'est une pratique apaisante pour ceux qui en usent et, si l'effet est mesuré, le plaisir est grand pour la droite d'éructer contre ces gauchistes aux idées larges enfermées dans un conformisme étroit. La "bien pensance" de gauche est un gimmick souvent agité avec une crispation dramaturgique par quelques stars cinématographiques en mal d'engagement philanthropique assorti d'un défaut de présence médiatique. On se souvient d'Emmanuelle Béart doucement molestée par des CRS aux ordres en échange de son soutien pacifique et généreux à des sans papiers réfugiés dans l'obscurité d'une église parisienne en plein été, déjà.

C'est cette église, toujours très affûtée sur les questions d'immigration, d'intégration et de citoyenneté que l'on retrouve aujourd'hui au chevet des roms. Encouragé de la voix par son chef, Benoît XVI, l'épiscopat français a basculé, une fois encore, du côté de la "bien pensance". C'est peut-être là son meilleur rôle pour unr exposition médiatique censée saisir une aubaine et redorer son blason. Bien sur, sauf à être inhumain, comment ne pas compatir? Partageons avec le Pape et la communauté des fidèles un instant de communion en prière fervente qui aille jusqu'à rassembler les républicains d'où qu'ils viennent. Ne lésinons ni sur les références ni sur les amalgames des opposants au Chef de l'Etat! Le temps est à la surenchère politicienne et, malgré ce qu'en dit François Hollande, la classe politique ne sait plus très bien où est l'essentiel aujourd'hui.

Cet embrigadement ecclésiastique ne résiste pas au souvenir qu'il y a peu, l'église catholique fut clouée au pilori parce que son clergé vivrait comme une seconde nature les affres de la pédophilie. Le Pape faisait alors contre lui l'unanimité de la "bien pensance".