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l'éternité plus un jour
29 octobre 2011

Propos d'après sommets

La pédagogie étant l'art de la répétition, c'est comme ça qu'il faut prendre les différents sommets européens qui vont de tâtonnements en plans de sauvetage. A force de repousser les périls, on finit par s'accoutumer aux mécanismes bancaires et financiers, par prendre la mesure des montants en jeu et par comprendre l'effet destructeur des dettes souveraines.

Il n'est plus temps de trouver le bouc émissaire de cette ère dispendieuse à jamais révolue. Et c'est quelque part dommageable d'entrer dans une période électorale propice à des dénonciations opportunistes et des mises en cause faciles, comme à ces relents bassement nationalistes qui prétendent dénoncer l'affaiblissement de la France face au diktat germanique. Quand les bons vieux clichés se recyclent à merveille! Pourtant cette crise systémique qui vient de loin nous amène à considérer un peu plus l'Europe en chantier, non plus seulement comme un espace de rapport de force ou le champ clos d'une naïveté béate, mais comme la voie âpre d'un compromis. Nous verrions alors que face à cette mondialisation l'Union européenne sera inconditionnellement notre force commune avant d'être notre faiblesse, cet accomplissement dut-il se passer dans la douleur. Souvenons-nous de Jean Monnet: "Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils n'en voient la nécessité que dans la crise".

Il est facile de railler Nicolas Sarkozy, fallacieusement intronisé "sauveur du monde". François Hollande aurait-il fait autrement? Il n'aurait assurément pas fait mieux!

Face à la crise qui révêle les faiblesses structurelles de notre vieux continent, il faut se méfier des donneurs de leçons hexagonaux et des bradeurs d'espoir en campagne. La conduite des affaires c'est autre chose et l'expérience vaut bien mieux que la normalité. François Hollande est dans son rôle lorsqu'il parle de "réénchanter le rêve français" dont, en passant on aimerait bien avoir la définition. A la veille d'un scrutin présidentiel, auréolé d'une primaire victorieuse, on entend cet appel comme une marque de séduction qui veut porter loin l'enthousiasme incarné d'une candidature. Malheureusement, cette intention ne donnera pas de marge de manoeuvre. Sans lui faire offense, on voit mal le député de Corrèze obtenir d'Angela Merkel ce qu'elle n'a pas lâché à Nicolas Sarkozy.

Dans cette course de lenteur vers le fédéralisme, l'union budgétaire et les eurobonds, le Président de la République n'est pas le moins allant et son Premier ministre a eu raison mercredi, devant les députés, de mettre en avant l'engagement français: "Je mets l'ensemble des membres de cette assemblée au défi de me citer un seul exemple d'une proposition originale pour faire face à la crise qui ne soit pas venue du Gouvernement français, du Président de la République et de notre pays". Peu importe que Nicolas Sarkozy soit déjà en campagne. Un animal politique comme lui ne cache pas son jeu et c'est plutôt sain. Dans le contexte économique qui nous pousse au bord du chaos, l'électeur de la prochaine présidentielle française devra avancer vers l'isoloir avec à l'esprit cette formule: "on sait ce que l'on perd, on ne sait pas ce que l'on gagne".

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