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l'éternité plus un jour
13 mai 2012

Le Penenchon

Ce n'est pas rien de s'attaquer à une élection présidentielle. Ca flatte l'ego que la plupart des candidats ont déjà boursouflé. Jean-Luc Mélenchon a pris plaisir dans cette campagne. Il en a donné aussi. Avec talent, il y a trouvé une bonne place quoique un peu sur-jouée à la lecture de son score final. Celui qui se rêvait le troisième homme a dû laisser la place à une femme. Même si son résultat est déjà énorme pour quelqu'un se réclamant du communisme, il a mal vécu ce déclassement. Si rien n'est fait pour le rattraper, le leader du Front de Gauche sombrera dans les anecdotes d'un scrutin présidentiel qui avec l'alternance, demeurera dans l'histoire pour avoir donné un successeur à François Mitterrand. Le reste est sans importance car le temps du programme commun est révolu et la force de caractère cachée du nouveau Président pourrait bien conduire à mettre la gauche plurielle sous l'éteignoir d'une sociale-démocratie euro-réaliste.

Heureusement, comme pour d'autres, les élections législatives ont pour Jean-Luc Mélenchon un parfum de revanche et de revenez-y. Après tout, c'est un classique ; un homme politique digne de ce nom ne se sent bien qu'en campagne, à battre l'estrade et haranguer les foules. Dans cet exercice, Jean-Luc Mélenchon est un artiste. Il eut donc été dommage qu'il ne se fit pas plaisir et cessa d'en donner. Pour enrober la chose, il a choisi de venir défier Marine Le Pen à Hénin-Beaumont qui risque d'être à la politique ce que Cannes est au cinéma ; un lieu où aller se faire voir.

Ce parachutage est habile même si les raisons ne sont pas forcément de très bon goût. En jouant les prolongations Jean-Luc Mélenchon veut continuer à incarner le premier opposant au Front National. Non seulement, on dit de lui qu'il est courageux et téméraire - l'ego, toujours l'égo -, mais en plus il se hisse au niveau de la tête d'affiche d'un scrutin ou la tenue du parti d'extrême droite va attiser l'attention médiatique. Sorti du jeu à la Présidentielle, Jean-Luc Mélenchon se remet dans le cadre aux législatives.

En vérité, il offre à François Hollande, sinon un gage d'allégeance, du  moins un sacré coup de main. De son duel avec Marine Le Pen, on peut craindre qu'il profite à cette dernière, portée qu'elle est par la dynamique de son score à la Présidentielle et la situation particulière à Hénin-Beaumon où les socialistes trainent quelques casseroles. En même temps, peu importe que la Présidente du Front National soit élue ou battue en juin. Le nouveau Président de la République instaurera d'ici cinq ans, la proportionnelle pour les futures législatives. Au pire, Marine Le Pen et ses amis, n'auraient qu'une législature à patienter, le temps de forcer un peu plus les digues de l'UMP et de capitaliser sur les errements des socialistes au pouvoir. Dans cet affrontement, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont partie liée. Ils s'entretiennent mutuellement dans une haine tenace qui finalement les rassemblent par leur radicalisme démagogique et outrancier. Ils montrent également toute la convergence des intérêts rapprochant la gauche et le Front National depuis trente ans. En cela, François Hollande ne fait que récolter les fruits amers de son mentor à qui, 31 ans après, il est s'y fier de succéder. 

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